Les violences se poursuivent au Liban où un troisième attentat a fait au moins 16 blessés, mercredi soir, à l'est de Beyrouth. Le gouvernement libanais se dit prêt à éradiquer le terrorisme par tous les moyens. Alors que la trêve des combats entre l'armée libanaise et les combattants extrémistes palestiniens de Fatah al-Islam autour du camp des réfugiés palestiniens Nahr al-Bared se poursuivait, jeudi matin, le cœur du Liban a été, encore une fois, la cible d'un attentat. En quatre jours successifs, une troisième explosion a secoué, mercredi soir, la ville d'Alley, située dans une région druze à l'est de Beyrouth. Le bilan provisoire fait état de 16 blessés, dont un Syrien et un Libanais gravement atteints. Les deux premiers attentats, survenus dimanche et lundi, avaient fait un mort et une dizaine de blessés. La crise s'installe et dure au Liban, dont le gouvernement cherche désespérément une issue. «Nous n'accepterons pas que l'on porte atteinte à l'autorité de l'Etat, du gouvernement et de l'armée (...) Nous oeuvrerons pour éradiquer le terrorisme et prendre en charge nos frères, les réfugiés palestiniens et à assurer leur protection», a déclaré, jeudi, le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, dans une allocution télévisée à l'occasion du septième anniversaire du retrait israélien du Liban Sud. Mettre un terme au conflit armé autour de Nahr al-Bared, qui accueille près de 31.000 réfugiés palestiniens, devient la priorité du gouvernement Siniora. Ce dernier a manifesté sa détermination de ne céder sous aucun prétexte « au terrorisme du groupe Fatah al-Islam ». C'est dans cette perspective, d'ailleurs, qu'un ultimatum a été lancé aux militants de ce groupe proche d'Al Qaïda, la veille (mercredi), par le ministre libanais de la Défense, Elias Michel Murr. «L'armée ne négociera pas avec les militants de Fatah al-Islam. Ils ont deux choix : soit se rendre ou faire face à une option militaire de l'armée», a déclaré M. Murr dans une interview à la chaîne de télévision al-Arabiya. Les extrémistes doivent poser les armes ou s'attendre à de lourdes représailles. M. Murr a tenu à souligner que l'armée libanaise était prête à agir dans ce sens et que le Liban n'hésitera pas à opter pour l'élimination des militants «qui restent provoquants». L'armée libanaise pourrait donc intervenir, dans les quelques jours à venir, en utilisant tous les moyens qui lui sont possibles si les militants de Fatah al-Islam refusent de se rendre. Cette détermination libanaise trouve des échos favorables, y compris auprès de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). Celle-ci a affirmé, mercredi, qu'elle ne s'oppose pas à une action de l'armée libanaise dans le camp des réfugiés palestiniens. «C'est au Liban de prendre la décision», a précisé Abbas Zaki, porte-parole de l'OLP, devant la presse à Bkiriki où il a rencontré le patriarche Nasrallah Sfeir. «Si le Liban décide ou considère ses hauts intérêts, nous le soutiendrons», a-t-il déclaré. Soutien également du côté du Conseil de sécurité des Nations Unies qui a violemment dénoncé les attaques jugées «inacceptables contre la stabilité, la sécurité et la souveraineté du pays». Et d'affirmer que les membres du Conseil de sécurité continueront «à agir en soutien du gouvernement légitime et démocratiquement élu du Liban». En attendant le développement que devra connaître la situation, la trêve instaurée, mardi après-midi, a permis à des dizaines de milliers de civils de fuir l'enfer qui s'est installé à Nahr al-Bared. Un corridor humanitaire a été autorisé par l'armée aux entrées sud du camp pour se rendre au camp palestinien proche de Baddaoui, distant de 12 km à l'est. 69 personnes -30 soldats, 19 islamistes, 19 réfugiés palestiniens et 1 civil libanais- ont été tuées, depuis dimanche dans les combats qui avaient éclaté à Tripoli, deuxième ville du Liban, et à Nahr Al-Bared. Solidarité du Maroc avec le Liban SM le Roi Mohammed VI s'est entretenu au téléphone, mercredi, avec le Premier ministre libanais, Fouad Seniora. Le Souverain a exprimé la pleine solidarité du Royaume du Maroc avec le peuple libanais à la suite des événements tragiques qui ont secoué à nouveau le Liban ces derniers jours. SM le Roi a également rappelé la position constante du Maroc en faveur de la pleine souveraineté et de l'indépendance du Liban et contre toute ingérence extérieure dans les affaires de ce pays frère.