Sahara : Van Walsum annule sa tournée dans la régionL'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU a annulé la tournée qu'il devait effectuer dans la région, hier mercredi. Peter Van Walsum aurait jugé une telle tournée "inutile" face aux diktats d'Alger et du Polisario. Peter Van Walsum, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, a décidé d'annuler la tournée qu'il devait effectuer, depuis hier mercredi, dans la région. Selon des sources informées, Perter Van Walsum aurait jugé "inutile" une telle tournée face aux éternels facteurs de blocage et les diktats qu'Alger et le Polisario chercheraient à imposer avant les négociations. Des sources onusiennes indiquent ainsi que l'envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara s'était basé, pour prendre cette décision, sur les rapports que lui a remis récemment Julian Harston, patron de la Minurso, au terme d'une tournée en Algérie et en Mauritanie. Il en ressort, affirment des sources informées, que, sur instigation d'Alger, le Polisario refuse qu'il soit fait référence lors des négociations à la proposition marocaine d'autonomie et insiste sur les principes "autodétermination" et "indépendance". Plus encore, les séparatistes exigent que la délégation marocaine ne comprenne aucun Sahraoui parmi ses membres. Pour sa part, Alger aurait signifié à Julian Harston qu'il ne souhaitait pas être partie prenante à de telles négociations sous quelque titre que ce soit. «Alger veut mettre, encore une fois, les bâtons dans les roues à toute initiative onusienne», commente une source sahraouie qui affirme toutefois que l'Algérie veut «rester à l'écart pour pouvoir tirer les ficelles à sa guise comme cela avait été le cas lors des rencontres d'Houston et Londres». Non sans ironie, la même source rappelle comment les membres de la délégation du Polisario demandaient, à chaque fois, une suspension d'une demi-heure pour aller, en fait, se concerter avec Alger au téléphone. C'est donc pour manque de visibilité que Peter Van Walsum a jugé inutile d'effectuer un déplacement aux résultats incertains. Cependant, la communauté internationale, Etats-Unis en tête, poussent à ce que l'échéancier défini par la résolution 1754 du Conseil de sécurité de l'ONU soit respecté. Dans cette résolution, les membres de l'organe onusien demandent à Ban Ki-moon d'organiser des négociations entre les parties au conflit et de soumettre un rapport sur l'état d'avancement de ces négociations à la fin du mois prochain. Selon des sources onusiennes, de premières rencontres devraient se tenir au début du mois prochain, l'essentiel étant que les parties au conflit puissent d'abord se réunir autour de la table des négociations et trouver un consensus pour entrer dans le "vif du sujet". Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, le 30 avril à l'unanimité, une résolution qui appelle à des «négociations de bonne foi sans conditions préalables en tenant compte des derniers développements survenus ces derniers mois, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». La résolution du Conseil de sécurité avait mis en exergue les efforts déployés par le Maroc. Ban Ki-moon avec le concours "approprié" des Etats membres, a été "prié" de présenter un rapport sur "l'état de ces négociations" et des "progrès réalisés".