Environ 170 membres de la Chambre des Représentants américaine ont uni leurs voix pour appeler le président américain George W. Bush à "épouser" la proposition d'autonomie présentée par le Maroc, qualifiant de "prometteuse", "d'historique" et de "novatrice" cette initiative qui, disent-ils, "fournit un cadre réaliste pour une solution politique négociée" au conflit du Sahara. "La proposition d'autonomie marocaine représente une opportunité historique pour les Etats-Unis d'aider à la résolution de ce problème et de promouvoir un meilleur avenir pour la région entière", ont souligné les congressmen représentant les deux partis, Républicain et Démocrate, dans une lettre adressée au président américain, l'exhortant à "épouser cette initiative marocaine prometteuse" pour qu'elle reçoive la considération nécessaire "afin d'aboutir à l'approbation internationale de cette initiative". "La nouvelle proposition marocaine envisage un cadre réaliste pour trouver une solution politique négociée, qui reste le meilleur moyen d'assurer une paix permanente pour les parties", ont poursuivi les signataires dont le nombre considérable constitue une action significative de la part du congrès, à même d'être prise très au sérieux par les décideurs américains. Parmi les signataires figurent quasiment tous les membres leaders du Congrès, y compris le Chef de la Majorité de la Chambre des Représentants, Steny Hoyer, le chef de file des Républicains, John Boehner, et l'ancien Président de la Chambre, Dennis Hastert. "Le Royaume du Maroc, l'un de nos plus anciens et plus proches alliés, a récemment soumis une proposition qui a pour but de résoudre le conflit au Sahara occidental qui dure depuis trois décennies", ont rappelé les congressmen précisant que "cette initiative historique octroie au Sahara occidental une autonomie locale profonde, tout en reconnaissant l'intégrité territoriale du Maroc". "Ce compromis est une opportunité novatrice pour trouver une solution politique durable, et le soutien des Etats-Unis est crucial pour le succès de sa mise en oeuvre", ont encore souligné les congressmen américains. Les congressmen qui ont rappelé que le conflit "a duré trop longtemps à un prix humanitaire énorme", ont relevé dans leur lettre au chef de l'exécutif américain que "depuis le cessez-le-feu imposé par l'ONU en 1991, tout effort de trouver une solution réaliste et durable au conflit a échoué". Affirmant que "les Etats-Unis ont un grand intérêt de sécurité nationale quant à la stabilité et la prospérité économique de l'Afrique du Nord", les congressmen ont poursuivi que "au moment où Al-Qaeda et d'autres groupes terroristes étendent leur présence en Afrique du Nord, nous nous inquiétons que la non-résolution de ce conflit, qui dure depuis plus de trente ans, constitue une menace à la sécurité américaine et régionale, tout en créant un obstacle à l'intégration économique de l'Union du Maghreb Arabe". Plus de 80 des signataires (soit 60 pc) sont des présidents de commissions, des membres influents de la minorité républicaine de commissions et sous-commissions clés et des dirigeants élus au sein de la chambre. Parmi les supporters clés de l'initiative marocaine figurent le Président de la Commission des Affaires étrangères, Tom Lantos, et la membre républicaine de haut rang de cette Commission, Ileana Ros-Lehtinen, le Président et le vice-président du Caucus Démocrate, Rahm Emanuel et John B. Larson, le numéro 2 des Républicains de la Chambre, Roy Blunt, le Président de la Conférence des Membres Républicains, Adam Putnam, le Président de la Commission sur la Politique Républicaine de la Chambre, Thaddeus McCotter, ainsi que les initiateurs de la lettre, le Président du Caucus Maroc, Lincoln Diaz-Balart, et le Président de la sous-commission sur le Moyen-Orient et l'Asie du Sud de la Chambre, Gary Ackerman. Il est à signaler que vingt-trois des cinquante membres de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, dont cinq présidents de sous-commissions, ont signé cette lettre bi-partisane.