Le Congrès américain a apporté un soutien sans faille à l'Initiative marocaine pour le Sahara. Dans une lettre au président Bush, 169 congressistes ont demandé l'adoption de cette initiative. L'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie pour la région du Sahara ne fait plus son chemin. Mieux encore, elle remporte l'adhésion de l'écrasante majorité des pays du monde et bénéficie même d'un plébiscite de la part du Congrès américain. 169 congressmen Démocrates et Républicains, ont ainsi uni leurs voix pour adresser au président Bush d'"adopter" l'initiative marocaine qui «constitue une opportunité historique pour les Etats-Unis d'aider à résoudre ce conflit et déboucher sur un meilleur avenir pour toute la région». Dans la lettre des congressmen américains, la proposition marocaine est également qualifiée de "novatrice", de "réaliste" et de "prometteuse". Les politiques américains commencent cette lettre par rappeler au président Bush que le Maroc est l'un des plus "anciens et proches alliés" des Etats-Unis. Pour eux, l'Amérique a grand intérêt à ce que la région soit stable et économiquement prospère. Si le conflit perdure encore, et avec la présence de groupes terroristes dont Al-Qaïda dans la région, c'est la sécurité américaine et de toute la région qui seront en jeu, expliquent les congressmen américains. Ces derniers sont issus des deux formations politiques qui se partagent le pouvoir aux Etats-Unis. Parmi les signataires, on retrouve des chefs de commissions dont Tom Lantos, président de la commission des affaires étrangères, le chef de file des Démocrates, Rahm Emanuel, mais aussi Adam Putnam, l'une des figures de proue des Républicains. La mobilisation des signataires a été effectuée par deux congressmen : Lincoln Diaz-Balart et Gary Ackerman, deux connaisseurs de l'affaire du Sahara qui poussent vers une solution définitive au conflit et qui ont à maintes reprises axé leurs interventions sur le volet humanitaire. Le 3 mars dernier, Fredrick Vreeland, ex-ambassadeur US à Rabat, annonçait la couleur dans un éditorial publié sur les colonnes du New York Times. «C'est un cas rare, dans le monde de l'après 11 septembre, où un petit encouragement des Etats-Unis et d'autres nations pourra se solder par de larges dividendes», écrivait le diplomate américain qui appelait à oser une première en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en matière de résolution des conflits. Auparavant, le département d'Etat américain avait qualifié l'Initiative marocaine de "crédible" et de "sérieuse" car remplissant toutes les conditions : large autonomie pour la région du Sahara, stabilité pour toute la région et respect de l'intégrité territoriale du Maroc. Les Américains avaient, à l'instar d'autres pays, enfoncé le clou en affirmant que le principe d'autodétermination ne signifiait pas automatiquement "indépendance". L'Algérie, encore une fois, a essayé de "court-circuiter" l'initiative des congressmen américains. Moins d'une quarantaine de congressmen ont signé une lettre de soutien aux séparatistes. Début avril, le Maroc a pris de court les ennemis de son intégrité territoriale en présentant une Initiative susceptible de servir de base à des négociations pour un statut d'autonomie au Sahara. Le Maroc ne présentait nullement quelque solution unilatérale, mais une sérieuse plate-forme pour des négociations, une réponse du 21ème siècle. Les séparatistes ont à leur tour présenté une "proposition" faite à la hâte par les autorités d'Alger et reprenant des issues qualifiées d'"inopérantes" depuis longtemps.