- Les grandes marques du prêt-à-porter en vente chez les fripiers Les lieux attirent toutes les classes sociales Zara, Mango… Contrairement à ce que l'on peut penser, on n'est pas dans le quartier huppé du Triangle d'or à Casablanca, ni même dans une rue commerciale à l'étranger. Il s'agit en fait de la friperie du souk de la ville d'Agadir, plus communément appelé par tous «Joutéya», ou encore «balle». Là, on trouve des vêtements en tout genre, de toutes marques et à des prix défiant toute concurrence. L'endroit attire une clientèle issue de toutes les classes sociales. En effet, longtemps réservé aux petites bourses, la friperie est fréquentée aujourd'hui par tout le monde, non seulement à cause de la cherté de la vie mais aussi pour les opportunités qu'elle offre. Même les étrangers et les visiteurs de la ville s'y rendent aux côtés des Gadiris pour fouiller et fouiner sans complexe dans des montagnes de vêtements ou de chaussures. «Une fois lavés et repassés ces articles deviennent neufs, pourquoi s'en priver?», lance une habituée de la friperie. Selon Hassan, un commerçant des lieux, la jouteya qui connaît tous les jours une grande influence, réunit près d'un tiers des commerçants du souk d'Agadir. De son avis, ce commerce est très juteux et attire tous les marchands même d'autres villes. Il est lui-même originaire d'El Jadida et s'est installé à Agadir depuis cinq ans. Sa recette par jour dans le commerce de la friperie oscielle entre 600 et 700 DH /jour dévoile-t-il. Concernant les prix de «la balle», il précise qu'ils sont fixés en fonction de la marchandise. Ce commerce n'est tout de même pas facile, car les balles ne contiennent pas toujours des articles en bon état. «Il faut être prudent, savoir s'y prendre, mais il y a des risques à prendre», explique Hassan. Mais où vont s'approvisionner tous ces commerçants et ces articles sont-ils vraiment usagers où sont-ce plutôt des rossignols de grandes marques? Les commerçants ne sont pas très bavards sur ce plan. De fait, les détaillants ne maîtrisent pas vraiment la traçabilité des articles qu'ils commercent. Ils disent être en contact avec des grossistes qui s'approvisionnent à Nador. Cette ville constitue ainsi la plaque tournante de ce commerce qui prend sa source à l'étranger. D'une part, cela fait le bonheur de tous les visiteurs du souk; d'autre part, ce commerce démocratise les grandes marques du prêt-à-porter. Il y a tout de même des mécontents au tableau. Ce sont les commerçants du centre-ville. Mais toute concurrence est bonne pour le consommateur.