L'ex-ministre de l'Intérieur marocain Driss Basri est convoqué lundi devant le juge Patrick Ramaël chargé de l'enquête sur la disparition en 1965 de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Selon la même source, le magistrat du TGI de Paris devrait entendre M. Basri lundi à 14H00 à son cabinet sur sa connaissance a posteriori de l'affaire, car celui-ci n'était pas ministre à l'époque. Il devrait également l'entendre sur le fonctionnement des services de sécurité marocains. Le juge français s'était rendu au Maroc du 27 novembre au 4 décembre 2005. Sa commission rogatoire internationale (CRI) portait alors sur l'interrogatoire d'une vingtaine de fonctionnaires et militaires marocains, en activité ou à la retraite, et sur la visite d'un ancien centre de détention secret à Rabat, appelé le PF3 (point fixe), où pourraient se trouver les restes de Mehdi Ben Barka. Il n'avait pu alors exécuter aucun des actes prévus dans la CRI. Mehdi Ben Barka, célèbre opposant au roi Hassan II, a été enlevé en octobre 1965 à Paris et probablement assassiné ensuite en banlieue parisienne. Son corps n'a jamais été retrouvé. En outre, selon une source proche du dossier, le juge qui a formulé une nouvelle CRI pour poursuivre son instruction au Maroc, n'a pas reçu de réponse des autorités marocaines qui lui demandent des éléments supplémentaires pour compléter la demande d'exécution de la CRI. Driss Basri, âgé de 67 ans, a été l'homme fort du régime du roi défunt Hassan II. Il était devenu le bras droit du souverain défunt peu après la tentative de coup d'Etat de 1972 et la disparition de son mentor Ahmed Dlimi. Secrétaire d'Etat à l'Intérieur en 1973, il est nommé ministre de l'Intérieur par Hassan II en 1979. Il a eu la haute main, pendant près de 20 ans, sur la sécurité et l'information, puis la gestion du dossier du Sahara occidental pratiquement jusqu'à son limogeage en novembre 1999 par Mohammed VI.