Le chef de la diplomatie irakienne a affirmé lundi que le gouvernement de Bagdad s'opposerait à toute tentative d'impliquer le Conseil de sécurité de l'ONU dans le règlement du chaos irakien. Hoshyar Zebari répondait ainsi aux déclarations faites dimanche par le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, qui en avait évoqué la possibilité. «L'idée d'internationaliser la question irakienne a été évoquée. Nous rejetons totalement cela. Le gouvernement irakien est élu par son peuple et capable de gérer la situation», a-t-il déclaré à l'Associated Press. Réunis la veille au Caire, les chefs de la diplomatie de la Ligue arabe avaient par ailleurs estimé que Bagdad devrait revoir sa Constitution et revenir sur les textes offrant un traitement préférentiel aux chiites et Kurdes. Cette déclaration était le signal le plus fort à ce jour que les gouvernements majoritairement sunnites de la région tiennent le gouvernement irakien - majoritairement chiite- pour responsable des violences intercommunautaires qui ravagent actuellement l'Irak. Les ministres ont également dit vouloir que le Premier ministre Nouri al-Maliki entérine leurs recommandations, avant que la Ligue arabe n'apporte son plein soutien à la conférence régionale de stabilisation de l'Irak, censée réunir à compter de samedi prochain les voisins de l'Irak à Bagdad, y compris l'Iran et la Syrie. Ainsi que les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Malgré leurs réserves et leurs inquiétudes face à un gouvernement de Bagdad qu'il juge trop pro-chiite, les gouvernements de pays comme l'Egypte, la Jordanie et l'Arabie saoudite ont promis d'envoyer des représentants à la réunion du 10 mars. Pour Zebari, cette rencontre devrait être une base de départ pour permettre d'apaiser d'autres tensions régionales. Il a exhorté les voisins de l'Iran à s'y engager à rétablir la sécurité. «Nous voulons que la conférence envoie un message très fort, celui que les pays de la région sont prêts à aider le gouvernement irakien dans ses efforts en vue d'établir la paix et la sécurité. Ils devraient le montrer de manière très ferme». De son côté, le vice-président irakien Tariq al-Hachémi est arrivé à Damas lundi, pour des entretiens préalables à cette conférence. Il devrait rencontrer le président Bachar el-Assad mardi. La Syrie et l'Irak ont rétabli récemment des liens diplomatiques rompus il y a plus de 25 ans, mais Bagdad accuse toujours Damas d'accueillir la rébellion sur son territoire et de permettre aux jihadistes de passer la frontière sas encombre.