Lady Chatterley est ressortie victorieuse de la 32e cérémonie des Césars du cinéma français. Cette adaptation du célèbre roman de D.H. Lawrence a transformé cinq de ses neuf nominations en trophées: meilleur film, meilleure adaptation, meilleure actrice (Marina Hands), meilleure photo et meilleurs costumes. «Vous nous offrez ce soir le plus beau des Césars! »a déclaré l'auteure cinéaste Pascale Ferran, à qui l'on doit notamment Petits arrangements avec les morts. Cette dernière fut d'ailleurs très applaudie après avoir livré un long plaidoyer en faveur du cinéma de création. La société Films Séville ayant récemment acquis les droits de distribution de ce film pour le territoire québécois, Lady Chatterley devrait en principe prendre l'affiche chez nous à l'automne. L'autre gagnant de la soirée aura été Ne le dis à personne. Le film à suspense de Guillaume Canet a obtenu quatre Césars: meilleure réalisation, meilleur acteur (François Cluzet), meilleur montage et meilleure musique (partition composée par Mathieu «M» Chedid). Mettant en vedette, outre François Cluzet, Marie-Josée Croze, André Dussollier et Kristin Scott-Thomas, cette adaptation du roman de Harlan Coben prendra l'affiche en salle au Québec le 20 avril. Très ému en allant chercher son César de la meilleure réalisation, Guillaume Canet a déclaré avoir fait la rencontre d'un génie absolu. «François, je t'aime et je n'aurais pas pu faire ce film sans toi», a-t-il déclaré en s'adressant à François Cluzet, lauréat du César du meilleur acteur. «La chance, ça existe. J'en suis la preuve vivante! a de son côté lancé le comédien. Il n'y a pas de grands acteurs, il n'y a que de grands rôles. Merci à tous ceux qui m'aiment!» Indigènes sur la touche Ce partage des prix les plus importants entre Lady Chatterley et Ne le dis à personne aura laissé Indigènes sur la touche. Le film de Rachid Bouchareb comptait neuf nominations sur la ligne de départ (autant que les deux autres) mais n'aura finalement obtenu que le César - prestigieux quand même - du meilleur scénario original. Après la cérémonie, Bouchareb et son équipe montaient dans un avion en direction de Los Angeles. Indigènes est en lice ce soir pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Des prix pour tout le monde ! Deux des interprètes de Je vais bien, ne t'en fais pas, un film de Philippe Lioret présenté en compétition au FFM l'an dernier, ont été récompensés. Kad Merad a en effet obtenu le César du meilleur second rôle masculin et Mélanie Laurent a désignée meilleur espoir féminin. Ce film prendra l'affiche au Québec au cours des prochains mois. «Je voudrais pleurer mais j'ai une émission sur le feu !» a de son côté lancé la maîtresse de cérémonie Valérie Lemercier en recevant le César de la meilleure actrice dans un rôle de soutien. Sa délicieuse composition dans Fauteuils d'orchestre lui a valu cet honneur. Révélé par François Ozon dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, Malik Zidi, de son côté, a enfin mis la main sur le César du meilleur espoir masculin (il était sélectionné pour une quatrième fois !) grâce à sa prestation dans Les amitiés maléfiques. Ce long métrage d'Emmanuel Bourdieu, déjà présenté au Festival du nouveau cinéma l'an dernier, prendra aussi l'affiche au Québec au cours des prochaines semaines. Je vous trouve très beau, une comédie d'Isabelle Mergault qui a connu un succès populaire en France (moins au Québec), a décroché le César du meilleur premier film; OSS 117, Le Caire nid d'espions a été inscrit une fois au tableau d'honneur grâce aux décors. Quand j'étais chanteur, présenté l'an dernier à Cinémania, s'est de son côté distingué pour le son. Ce très beau film de Xavier Giannoli figure chez nous sur le calendrier des prochaines sorties. On ne sait trop s'il faut y voir un présage pour les Oscars ce soir, mais Little Miss Sunshine fut sacré meilleur film étranger par les Français, devant Babel, Brokeback Mountain, The Queen et Volver! Coeurs, le très beau film d'Alain Resnais, a par ailleurs été complètement écarté du palmarès, malgré ses huit citations. Présidée cette année par Claude Brasseur, la 32e cérémonie des Césars était dédiée à Philippe Noiret. Animée pour une deuxième fois par Valérie Lemercier, la soirée fut placée sous le signe de l'humour et parsemée aussi d'instants, disons, plus «flottants». L'hommage très sobre rendu à Gérard Oury, en présence de Michèle Morgan, fut très touchant. Juliette Binoche a par ailleurs présenté un César d'honneur à son partenaire de Breaking and Entering, l'acteur britannique Jude Law. Claude Brasseur en a quant à lui remis un à Marlène Jobert.