Marrakech et Agadir continuent de dominer le tourisme national. Pour les dix premiers mois de l'année, les hôtels classés dans les deux villes ont enregistré respectivement 4,8 et 4,2 millions de nuitées, avec un meilleur taux d'occupation pour Agadir (69%) que pour Marrakech (66%). Les deux destinations sont en progression de 5% et 10% par rapport aux dix premiers mois de 2005. C'est Casablanca qui arrive en troisième position avec un peu plus d'un million de nuitées et un taux moyen d'occupation de 55%. Trois destinations ont affiché un nombre de nuitées similaires, qui avoisine le demi-million : Fès , Ouarzazate, Rabat et Tanger. Pour le reste des destinations, Tétouan affiche 300 000 nuitées, Fès 580 000, Meknès moins de 200 000 et Essaouira 179 000. Cette dernière destination enregistre le plus fort taux de progression, soit 24% par rapport à l'année dernière. En tout, ce sont 3,8 millions de touristes qui auront séjourné dans les hôtels entre janvier et octobre 2006. 3,8 millions de touristes déclarés par les hôtels dans 11 villes, 1,2 million sont hébergés ailleurs Mais les arrivées et les nuitées dans les établissements d'hébergement touristique classés ne reflètent pas la situation de la totalité du secteur car bon nombre de ces touristes échappent au circuit formel. En effet, à voir les chiffres déclarés par les hôtels pour les dix premiers mois de l'année 2006, il y a un grand décalage entre la moyenne des arrivées aux frontières et celles comptabilisées dans les hôtels. Ainsi, les onze villes ou destinations qui déclarent leurs statistiques au ministère de tutelle totalisent pour cette période un peu plus de 3,8 millions de touristes qui ont généré autour de 13 millions de nuitées, soit une moyenne de près de quatre nuitées par touriste. Ils étaient un peu plus de 780 000 nationaux à avoir résidé dans les hôtels, générant, pour leur part, 1,8 million de nuitées. Or, quand on sait que pour les seuls 9 premiers mois de l'année en cours, les statistiques officielles portant sur les arrivées aux frontières faisaient état de plus de 5 millions de touristes, on se demande où sont hébergées toutes ces personnes. Certes, il y a les établissements non classés qui accueillent leur lot de clients, les riads et les maisons d'hôtes, les résidences privées et même les campings où l'on trouve des hébergements non comptabilisés, mais il n'en reste pas moins que même les statistiques officielles ne prennent pas tout en compte. Premier constat : on le savait déjà, tous les touristes qui voyagent au Maroc ne vont pas dans les hôtels classés. Ne serait-il pas plus logique que l'Observatoire du tourisme se base sur les fiches de police que les clients ont l'obligation de remplir au lieu de se contenter des statistiques communiquées par les hôtels eux-mêmes ? Deuxième constat : l'observatoire ne retient que les principales destinations, et l'on est en droit de se demander pourquoi les hébergements dans les hôtels classés de Dakhla, Erfoud, Errachidia ou Béni Mellal, par exemple, n'apparaissent pas dans ces statistiques. Bien sûr, celles-ci sont fournies par les délégations provinciales, mais n'est-il pas injuste d'intégrer, par exemple, les nuitées d'Errachidia dans celles de Meknès ? Une meilleure transparence créerait peut-être plus de concurrence entre les destinations.