Dernier pied de nez du dictateur, il est mort le "jour des droits de l' homme" au Chili. Malgré les protestations de ses "fans", la présidente Michèle Bachelet a décidé de ne pas faire de funérailles d' Etat. Selon un protocole tout militaire, les drapeaux ont été mis en "semi berne". Le dix décembre 2006 à 18h15 (en France et 14h15 au Chili l'hôpital militaire de Santiago annonçait la mort de l' ex dictateur chilien. Voici comment les médias chiliens ont annoncé cette nouvelle sur leur site internet : une dépêche sur le site du groupe Emol (El mercurio ) : " A 13h30 est décédé le général Augusto Pinochet Ugarte, qui depuis une semaine était interné à l' hôpital militaire après avoir souffert d' un infractus aigü du myocarde, insuffisance cardiaque et oe-dème pulmonaire" Le site de La segunda (droite) installe un "minute par minute" dont les premières lignes sont : 15:00 L' hôpital militaire confirme la mort de Pinochet, après avoir souffert une attaque cardiaque. 14h15 Mort du général (r) Augusto Pinochet à l' hôpital militaire à l' âge de 91 ans . La Nacion (journal progouvernemental) propose une "information en développement" : "Bien que le bulletin de l'hôpital militaire parlait ce matin de la stabilité et la récupération du général Augusto Pinochet Ugarte, il a souffert dans l' après midi d'une décompensation et est mort à 14h15. Le médecin de l' hôpital militaire dit que Pinochet a souffert d' une crise cardiaque qui n' a pas pu être traitée malgré de nombreuses manoeuvres de réanimation des professionnels. On a suspecté de l' état grave du militaire quand les familiers et les proches sont entrés rapidement dans l' hôpital où il était depuis une semaine, affecté par un infractus...En plus des enfants de Pinochet, de sa femme Lucia Hiriart, se trouvait aussi à l' intérieur de l' enceinte militaire le commandant en chef des armées, Oscar Izuretia." La Tercera (groupe COPESA-droite) ajoute :"le décès s' est produit après l' organisation par la famille d' une messe qui cherchait à prier pour la santé du général (R) et célébrer l' anniversaire de Lucia Hiriart, qui a eu aujourd' hui 84 ans" et fait un lien vers un article préparé le 10 décembre sur les funérailles qui attendent l' ex dictateur. Il y est écrit que trois fois depuis que Pinochet a laissé le pouvoir, les commandants en chefs des armées ont renouvelé le protocole à mettre en place en cas de décès du dictateur. La dernière, suite au cas de la banque Riggs (détournement de 27 millions de dollars), laissait au chef de l' Etat "de tour" la responsabilité d' organiser les funérailles suivant sa convenance. Les SMS et la fête Fait étonnant, alors que la foule des sympathisants se pressait avec des bouteilles de champagne sur la Plaza Italia, visiblement réunis suite à une chaîne de messages SMS, El Siglo, le journal du parti communiste, est resté tout l' après midi "en maintenance" , laissant pour seul message un email à contacter. Sur les forums de discussion, comme Granvalparaiso.cl, la nouvelle semble passer inaperçu, en tous les cas elle ne suscite pas encore de débats passionnés. Seul un sondage mis en ligne le 12 avril 2006 paraît susciter l' intérêt : A la question "Est ce que Pinochet, si il meurt un jour, devrait recevoir les honneurs militaires" 73,58% répondent "il ne le mérite pas" et 26,42% "Bien sûr". C' est sur cette question, celle des honneurs militaires et des funérailles d' Etat, que se cristallisent les oppositions. Devant l' hôpital, des manifestants pinochettistes (surtout des femmes), aux cris de "pas condamné, funérailles d' Etat !", appellent les militaires à mettre les drapeaux en berne, ce que ceux-ci refusent de faire, n' en ayant pas reçu l' ordre. Dans son minute par minute, La segunda annonce que à 17h11 "la situation face à l' hôpital n' a pas pu être contrôlée par la police". De son côté, La Nacion rend compte de la manifestation des antipinochettistes plaza Italia et au stade national, haut lieu de la répression lors du coup d' Etat de 1973. La radio d' information continue Radio Bio Bio retransmet des directs dans toutes les villes du pays et lance des appels au calme. Il faudra attendre plus de quatre heures pour avoir une déclaration du porte parole du gouvernement : il n' y aura pas de funérailles d' Etat mais des "honneurs militaires" .Michèle Bachelet n'y assistera pas.