par GAZA (Reuters) - Un cessez-le-feu entre Israël et les activistes palestiniens de la bande de Gaza est entré en vigueur dimanche, incitant le Premier ministre israélien Ehud Olmert à évoquer la perspective de négociations pour relancer le processus de paix, dans l'impasse depuis six ans. L'accord conclu entre les principales factions palestiniennes devrait mettre fin aux tirs de roquettes sur Israël et à l'offensive de l'armée israélienne lancée après l'enlèvement en juin du caporal Gilad Shalit par des activistes venus de la bande de Gaza. Plus de 400 Palestiniens, pour moitié des activistes, ont péri dans ces opérations. Olmert a dit espérer une libération prochaine du jeune militaire, qui possède la double nationalité française et israélienne. "Tout cela pourrait à terme conduire à l'ouverture de véritables négociations directes, sérieuses, afin de parvenir à un accord global entre nous et les Palestiniens", a dit le chef du gouvernement israélien. Dimanche matin, quelques heures après l'annonce du cessez-le-feu, au moins cinq roquettes tirées de la bande de Gaza se sont pourtant abattues en territoire israélien mais l'Etat hébreu, par la voix de son Premier ministre, a fait part de sa volonté de faire preuve de "retenue et de modération dans les jours à venir". LES SOLDATS ISRAÉLIENS ONT QUITTÉ LA BANDE DE GAZA Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné cette violation de l'accord et ordonné aux responsables de la sécurité de s'assurer du respect de la trêve. Au total, 13.000 membres des forces palestiniennes vont patrouiller à la frontière entre la bande de Gaza et Israël pour empêcher de nouveaux tirs de roquettes. Après ces tirs, revendiqués par le Djihad islamique et les Brigades des martyrs d'Al Aksa, la branche armée du Fatah, le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh, lui-même membre du mouvement de la résistance islamique Hamas, a assuré que tous les principaux groupes palestiniens s'étaient finalement engagés à respecter la trêve. Durant la nuit, avant même que le cessez-le-feu n'entre en vigueur, l'armée israélienne s'était retirée de la bande de Gaza, où elle menait des opérations depuis juin. Les Palestiniens ont salué le départ des soldats israéliens comme une victoire mais le scepticisme régnait de l'autre côté de la frontière, dans la ville israélienne de Sderot, cible de nombreuses attaques à la roquette ces derniers mois, et où le maire, Eli Moyal, a dit douter de la réalité du cessez-le-feu. Si la trêve est respectée, cela pourrait faciliter les négociations entre le Fatah d'Abbas et les islamistes en vue de constituer un gouvernement d'union nationale, ce qui pourrait conduire à la levée des sanctions financières internationales prises contre l'Autorité palestinienne après la formation du gouvernement Hamas en mars dernier. Le retour au calme pourrait aussi ouvrir la voie à un sommet entre Olmert et Abbas afin de relancer le processus de paix. L'accord de cessez-le-feu intervient à quelques jours d'une visite du président américain George Bush au Proche-Orient.