Israël menace d'élargir son offensive dans la bande de Gaza, après que des roquettes lancées du territoire palestinien sur la ville de Sderot mercredi eurent tué une femme de 57 ans et grièvement blessé un homme de 24 ans. Cette salve palestinienne, la première à faire des victimes en territoire israélien depuis juillet 2005, a été revendiquée par le Djihad islamique et la branche armée du Hamas. Les deux groupes radicaux ont dit agir en représailles à l'offensive israélienne qui a fait près d'une vingtaine de morts à Beït Hanoun, dans le nord de Gaza, le 8 novembre. Israël avait parlé d'une « erreur technique » de son artillerie pour expliquer ce bombardement. L'une des roquettes tirées sur Sderot, une ville d'environ 24 000 habitants située à environ 3 kilomètres au nord de la bande de Gaza, est tombée tout près de la maison du ministre israélien de la Défense, Amir Peretz. L'homme blessé est d'ailleurs un de ses gardiens de sécurité. La réponse de M. Peretz ne s'est d'ailleurs pas fait attendre. Les auteurs de l'attentat, a-t-il dit, paieront un lourd tribut. « Nous agirons contre ceux qui sont mêlés aux tirs de roquettes, depuis leurs chefs jusqu'au dernier de leurs terroristes », a-t-il averti dans les heures qui ont suivi. Le ministre israélien de la Sécurité publique, Avi Dichter, a demandé à ce que l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza soit élargie, tandis que le ministre de la Justice Meir Sheetrit a estimé qu'Israël doit riposter militairement à chaque tir, tout en recherchant une solution politique. Le ministre Peretz doit rencontrer les dirigeants de l'armée israélienne mercredi pour procéder à un « examen sécuritaire spécial ». Plus de 300 Palestiniens sont morts depuis le début de l'offensive israélienne actuelle dans la bande de Gaza, selon des médecins palestiniens. L'ONU s'en mêle Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a par ailleurs décidé d'envoyer une mission d'enquête à Beit Hanoun, dans la foulée de cette attaque israélienne largement critiquée par la communauté internationale. La résolution, présentée par Bahreïn et le Pakistan, a été approuvée par 32 des 47 États membres du Conseil, dont 23 pays musulmans. Huit pays, dont le Canada, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont voté contre la résolution. La France, le Japon et la Suisse sont au nombre des six pays qui se sont abstenus.