Berlin, 14/11/06 - Le centre d'exposition de l'ambassade du Maroc à Berlin accueille jusqu'au 30 courant les toiles et sculptures de l'artiste gabonaise Michelle Nze. Près d'une quarantaine d'oeuvres sont proposées à l'appréciation du public et des critiques sous le titre ''le miroir de mon âme'' dans cette exposition dont le vernissage a eu lieu lundi soir en présence d'un parterre de membres du corps diplomatique et des représentants des monde des médias et de la culture. Ce travail reflète l'être comme le voit ou le ressent l'artiste à la fois fort et fragile, clair et indéchiffrable, prévisible et surprenant. Ainsi la délicatesse du coup de pinceau qui dégage toute la sensibilité féminine dans son oeuvre ''confidents distants'' cèdera subitement le pas à la ténacité de ce vent, chaud et sec, produit des turbulences qu'est le chergui dans ''le Sirocco''. Ses toiles sur ''l'imaginaire et le relief'' peuvent être lues comme l'expression de la vie de l'artiste, un pied en Afrique l'autre en Europe, un pan de vie passée à Libreville et un autre entrain d'être vécu à Berlin. Les deux mondes, sur un même support se retrouvent unis et désunis par une simple corde à la fois fragile et solide selon qu'elle essaie d'assembler ou de scinder. Chez Nze la couleur n'est pas criarde comme si elle a perdu son éclat africain dans les brumes berlinoises. Le fond sombre comme dans son travail nommé ''Profondeurs des Océans'' est illuminé ici et là par le jaune feu quant il ne cède pas carrément la place à la lumière envahissante du ''Lever du Jour''. Dans les tous cas de figure on ressent un travail patient à qui on donne le temps de remonter des profondeurs avec son rythme propre et sous la forme qu'il veut. En effet l'artiste, pour donner le plus de champ d'expression à une pulsion interne, puise dans une large panoplie de matériaux comme elle investi tout support sans astreintes ni d'espace ni de forme. Pour ses sculptures, l'artiste s'est limitée au bois, matière noble et vivante, telle une résurgence sinon une continuation de la symbolique du totem comme y renvoie d'ailleurs son travail intitulé ''Mythes et Croyances''. Dans cette autre série d'oeuvres Nze a choisi des titres qui renvoient à la vie tout simplement. Il y est question de ''Poésie'' et de ''Chemin de la Vie'' ou encore du ''Cercle lumineux'' ouvrant la voie au ''Jeu de la Vie'' à travers la ''Petite Symphonie''. La plasticienne gabonaise est le cinquième artiste et le premier africain à accrocher ses oeuvres dans cet espace culturel et d'exposition. C'est la vocation initiée dès le début à ce forum, multiplier et diversifier les rencontres pour plus de connaissance, de compréhension et de complémentarité, dira à ce propos l'ambassadeur du Maroc en Allemagne M. Rachad Bouhlal lors du vernissage de cette exposition. Outre Michelle Nze, le centre avait accueilli les artistes marocains établis en Allemagne Ali Saoudi et Dounia Oualit, le plasticien Afif Bennani qui vit au Maroc et la suissesse Karine Christen. Les cimaises du centre seront ouvertes en janvier à l'exposition collective ''conversations textiles'' qui réunira six créateurs allemands et marocains.