GAZA (Reuters) - L'armée israélienne a abattu deux activistes et un policier palestiniens tout en poursuivant ses frappes aériennes dimanche dans le nord de la bande de Gaza, rapportent des habitants et des médecins. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a assuré que l'objectif de l'offensive n'était "pas de conquérir Gaza" mais il n'a pas précisé quand elle prendrait fin. Il a semblé reconnaître que la menace que font peser sur Israël les roquettes palestiniennes ne pourrait pas être totalement éradiquée par l'opération. Plusieurs missiles de fabrication artisanale se sont abattus sur la ville israélienne de Sderot, près de la frontière, selon les services de secours Zaka. On ne signale aucune victime dans l'immédiat mais plusieurs personnes, sous le choc, ont reçu des soins. Les forces israéliennes ont tué au moins 48 Palestiniens, pour moitié des activistes, au cours de l'opération lancée il y a cinq jours dans la bande de Gaza, selon les autorités médicales palestiniennes. "Nous n'avons pas l'intention de conquérir Gaza", a assuré Olmert à l'ouverture du conseil des ministres. "Nous avons déclaré que nous n'accepterions jamais la poursuite des tirs de roquettes et que nous prendrions toutes les mesures nécessaires pour les réduire et prévenir les activités terroristes", a-t-il poursuivi. L'opération, principalement centrée sur la ville de Beït Hanoun, est l'une des plus importantes menée par l'armée israélienne dans ce territoire depuis le retrait israélien, l'an dernier, après 38 années d'occupation. Elle s'inscrit dans une offensive plus vaste lancée fin juin après que des activistes - dont des membres du Hamas, au pouvoir - eurent enlevé un soldat israélien, le caporal Gilad Shalit, lors d'un raid transfrontalier. L'UE ET LE PAPE DÉNONCENT LES PERTES CIVILES Des médecins et des policiers ont déclaré que des soldats israéliens avaient abattu un policier palestinien près de son poste, dans le nord de Gaza. L'armée a dit vérifier l'information. Deux hommes armés de l'aile militaire du Hamas ont par ailleurs été tués lors d'affrontements avec les forces israéliennes. Le porte-parole d'un groupe armé de Gaza a déclaré qu'Israël finirait peut-être par tuer lui-même Shalit s'il n'arrêtait pas ses bombardements. "Nous tenons l'entité sioniste responsable de tout tort qui pourrait être causé au soldat en conséquence du bombardement de maisons, de champs ou de bureaux, ou de tout endroit où le soldat pourrait se trouver", a déclaré Abou Moudjahed, porte-parole des Comités de résistance populaire, l'une des trois factions qui détiennent Shalit. Selon les observateurs, le chef du gouvernement mettra fin à l'opération avant sa visite à Washington où il est attendu le 13 novembre. La Finlande, qui préside l'Union européenne, a estimé qu'Israël ne devait pas recourir à une force excessive dans son combat contre les activistes palestiniens et a critiqué le nombre croissant de victimes civiles dans la bande de Gaza. "La présidence (de l'UE) déplore le nombre croissant de victimes civiles causées par l'opération militaire israélienne", dit-elle dans un communiqué. "Le droit qu'ont tous les Etats à se défendre ne justifie pas un recours disproportionné à la violence ou des actes qui sont contraires au droit humanitaire international." Elle a aussi appelé les dirigeants palestiniens à "mettre fin aux activités terroristes, et notamment aux tirs de roquettes sur le territoire israélien". Condamnant lui aussi les violences à Gaza, le pape Benoît XVI s'est dit particulièrement proche des civils affectés. Lors de son homélie dominicale sur la place Saint-Pierre, il a également appelé à la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.