Le gouvernement a finalement choisi le passage en force pour l¹adoption par le parlement du projet de Code électoral, mis en veilleuse depuis bientôt 4 mois, suite à la contestation par divers partis politiques des dispositions visant à instaurer le parrainage des candidatures des partis ne satisfaisant pas à la condition de l¹obtention obligatoire d¹au moins 3% des voix aux dernières élections législatives de 2002. Cette temporisation n¹a pas été mise à profit pour revoir le texte qui n¹avait pas obtenu l¹aval du Conseil des ministres de juillet dernier, mais s¹est révélée être une simple tactique visant à atténuer les ardeurs des opposants. C¹est donc le fait accompli qui s¹est imposé, malgré la demande clairement exprimée par certains partis de la majorité même, de révision du texte pour l¹expurger des dispositions imposées à une catégorie d¹organisations politiques. C¹est dire que les débats au sein de la commission de l¹intérieur, qui se réunit ce mercredi pour la première fois en vue d¹étudier le projet de loi, risquent de s¹enliser si jamais un terrain d¹entente n¹est pas trouvé au sein de la majorité pour parvenir à amender le texte. D¹autant plus qu¹au sein de la Koutla, elle-même, les avis divergent, ce qui ne risque pas d¹arranger les choses au sein de la majorité à l¹intérieur de laquelle l¹USFP revendique la solidarité gouvernementale. Se dirige-t-on alors vers son éclatement à l¹occasion de l¹examen de ce projet de loi, dont le moins qu¹on puisse en dire est qu¹il va mobiliser la plupart des acteurs de la scène politique dans un sens ou dans l¹autre. En tout cas, la situation est pour le moins confuse et présage d¹affrontements aussi bien au sein de la commission du parlement, que sur la scène politique où les opposants au projet bénéficient du soutien de diverses organisations de la société civile qui n¹acceptent pas que les élections se déroulent dans un contexte d¹exclusion. Surtout que la question de l¹abstention est au c¦ur des futures échéances électorales. En effet, les dernières consultations de 2002 et de 2003 ont enregistré des taux records d¹abstention, surtout dans les circonscriptions urbaines où l¹on a atteint des chiffres vertigineux, comme à Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Agadir, TangerŠ où le taux de participation atteignait rarement les 25%. Qu¹en sera-t-il alors en 2007 où, si le projet de Code électoral est adopté en l¹état, tous les partis exclus du concours pour l¹entrée au parlement ne manqueront certainement pas d¹appeler au boycott des élections ? Chacun se doit donc d¹assumer pleinement ses responsabilités, sachant que la question du Code électoral est d¹abord d¹essence politique, avant d¹être technique et que la majorité numérique au parlement n¹est pas suffisante pour créer les conditions d¹une réelle mobilisation de l¹opinion publique nationale.