Le Premier ministre irakien Nouri al Maliki espère pouvoir former un gouvernement d'union nationale dans les deux jours qui viennent, ce qui mettrait fin à l'impasse politique dans laquelle son pays se trouve depuis cinq mois, déclare-t-il mardi. "Nous allons achever la formation du gouvernement, probablement demain ou aujourd'hui", a déclaré le ministre chiite, désigné il y a quinze jours pour mettre terme à une crise politique qui dure depuis les élections de décembre. Le ministère du pétrole figure parmi les postes au gouvernement encore vacants, avec les ministères du Commerce et des Transports, moteurs potentiels d'une économie actuellement paralysée, a indiqué Maliki. Les portefeuilles ministériels de l'Intérieur et de la Défense, particulièrement sensibles, seront confiés à des personnes sans lien avec des milices armées et l'actuel ministre de l'intérieur chiite, Bayan Djabor, devra sûrement partir, a-t-il déclaré. "Les chefs des groupes parlementaires se sont mis d'accord pour que ces ministères soient indépendants et n'appartiennent à aucun parti qui dirige une milice armée", a-t-il affirmé. LA QUESTION DES MILICES Membre du Conseil suprême pour la révolution islamique en Irak (CSRII), qui contrôle le mouvement armé Badr, Djabor est accusé d'avoir fermé les yeux sur des escadrons de la mort. Même s'il s'en défend, l'ambassadeur des Etats-Unis a fait savoir que Washington souhaitait son départ. Selon Maliki, l'alliance chiite, qui a bataillé pour conserver le contrôle du ministère de l'Intérieur, espère nommer son candidat à ce poste ce mardi. Même s'il est attribué par le CSRII, ce poste serait apparemment destiné à une personnalité politiquement indépendante. Après plusieurs mois d'impasse politique, Washington a fait pression sur l'Alliance chiite de Maliki pour former un gouvernement d'union nationale. Selon les Etats-Unis, ce nouveau gouvernement est le seul moyen capable de prévenir une guerre civile. Il reste deux semaines à Maliki pour présenter la composition de son cabinet au parlement, mais les négociateurs ont fait savoir qu'ils croyaient à un accord très rapide entre les groupes chiites, sunnites et kurdes. La prochaine réunion du parlement est prévue mercredi. Maliki a succédé au Premier ministre Ibrahim Djaafari, qui avait tenté de se maintenir à la tête du gouvernement malgré l'opposition des sunnites, des kurdes et de Washington.