LA HAVANE (MAP) - L'attitude ferme et argumentée de la délégation marocaine prenant part aux travaux du 14è sommet du Mouvement des non alignés (La Havane, 11-16 septembre) a empêché l'Algérie d'imposer sa vision par rapport à la question du Sahara, après cinq jours de débats intenses et de consultations soutenues, a-t-on constaté sur place. Le texte, recommandé par les ministres des Affaires étrangères au Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sur proposition de la présidence cubaine, ne fait aucune référence comme le souhaitait l'Algérie au document de Durban (2004), ni au Plan de règlement, ni au Plan de Paix Baker II. L'Algérie, venue au Sommet chercher un certificat de survie à ce dernier plan, s'est par contre retrouvée avec un certificat de décès. Par cet enterrement du Plan Baker II, le Mouvement des non alignés abonde dans le même sens que le Conseil de sécurité et conforte la position du Secrétaire général de l'ONU qui n'en a pas fait mention dans son dernier rapport en avril dernier. De même le Mouvement des non alignés abandonne pour le première fois depuis 1991 toute référence au Plan de règlement en tant que solution à la question du Sahara. Les participants n'ont pas manqué de constater le caractère bilatéral de ce différend régional qui a été encore une fois souligné lors de ce sommet. L'Algérie a été, d'ailleurs, le seul pays à avoir présenté des paragraphes sur le Sahara, dans le projet de la Déclaration finale de la conférence. L'essentiel du débat sur la question du Sahara s'est déroulé entre le Maroc et l'Algérie. Le texte, que la présidence cubaine du Mouvement a présenté à la réunion des ministres des Affaires étrangères comme étant le sien, est le fruit de consultations avec les délégations marocaine et algérienne. Le texte, qui vient d'être adopté au terme de ladite réunion en vue de sa présentation samedi aux Chefs d'Etat et de gouvernement, appelle les parties et les Etats de la région à coopérer pleinement avec le Secrétaire général des Nations Unies et son envoyé personnel pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable de ce conflit. Le Maroc a mené le débat sur le terrain des principes fondateurs du Mouvement des non alignés et de la démarche consensuelle qui a toujours présidé à la prise de décision de ce Mouvement, alors que l'Algérie a tenté d'imposer son point de vue sans tenir compte de la réalité du différend, ni de son évolution récente au sein du conseil de sécurité. La démarche marocaine a été appuyée par de nombreux pays africains, arabes et latino-américains. Si à Putrajaya (Malaisie) lors du sommet des ministres des Affaires étrangères, en mai dernier, l'Algérie n'a pas pu imposer son point de vue, elle a été contrainte à la Havane d'accepter un texte à travers lequel le Mouvement des Non Alignés prend une position claire et nette, en phase et en faveur à une solution politique mutuellement acceptable.