Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, Taieb Fassi Fihri, a affirmé que le Sommet du Mouvement des Non Alignés, tenu du 11 au 17 septembre à La Havane, "a actualisé sa position sur la question du Sahara, en ne faisant, pour la première fois, aucune référence au plan de 1991 ni au plan Baker II". Le sommet du MNA a "appelé toutes les parties, dont l'Algérie, à coopérer pleinement avec le secrétaire général de l'ONU pour parvenir à une solution définitive et mutuellement acceptable à la question du Sahara, solution que nous cherchons tous et à laquelle nous souhaitons parvenir le plus tôt possible", a ajouté M. Fassi Fihri, qui était l'invité lundi de la première chaîne de télévision marocaine dans son journal du soir. Le ministre a souligné que les Nations Unies, et en particulier le Conseil de sécurité, constituent "le cadre politique au niveau duquel nous cherchons une solution définitive à ce différend régional artificiel". La solution politique a été évoquée depuis 2000, "date à laquelle l'on a conclu à l'inapplicabilité du plan de règlement de 1991", a-t-il rappelé, citant à cet égard les différentes propositions de règlement, dont le plan Baker I, l'accord cadre et le plan dit Baker II. "Toutes ces propositions sont désormais caduques", a fait remarquer le ministre, déplorant que "l'Algérie ait toujours été le seul pays au monde à continuer d'exiger l'application du plan Baker II et saisi toutes les rencontres régionales et internationales, pour tenter de faire imposer cette thèse, bien que les résolutions du Conseil de sécurité ne mentionnent plus le plan Baker II ni le premier plan de règlement". M. Fassi Fihri a, par ailleurs, fait savoir que depuis le début de l'année, lors de la rencontre préparatoire du Sommet du MNA de la Havane et lors de la réunion des délégués permanents à New York, Alger a tenté d'imposer les mêmes paragraphes adoptés sur le Sahara en 2004, sans tenir compte des développements notables que le dossier a connus sur la scène internationale. Devant l'impasse dans laquelle se trouve le dossier et devant l'immobilisme de la position algérienne, le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a pris plusieurs initiatives, dont la proposition d'accorder aux provinces du sud une autonomie dans le cadre de l'intégrité territoriale du Royaume. Grâce à la position ferme de la diplomatie marocaine et à la sensibilisation des frères africains et arabes ainsi que de plusieurs partenaires du Maroc en Asie et en Amérique Latine, le MNA, un important forum international comprenant tous les pays du tiers monde, n'a absolument pas abordé le plan de règlement de 1991 ni le plan Baker II, a souligné M. Fassi Fihri. Il a précisé que le Mouvement est allé encore plus loin en appelant à coopérer pleinement avec le Secrétaire général des Nations-unies en vue d'aboutir à une solution définitive et mutuellement acceptable pour la question du Sahara. M. Fassi Fihri s'est félicité de l'actualisation de l'approche du mouvement des non alignés concernant la question du Sahara, tout en exprimant ses regrets que "le Maroc et l'Algérie se soient livrés, encore une fois, au sein d'instances internationales à cette adversité sur un sujet qui concerne le peuple marocain unanime, fidèlement attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale". En effet, poursuit-t-il, les paragraphes sur la question du Sahara étaient les dernières à avoir été adoptés par rapport aux dizaines d'autres soulevés lors de ce sommet. "La dimension bilatérale de ce sujet a été largement démontrée à la lumière de l'activisme dont fait montre l'Algérie sur ce dossier. Mais heureusement le mouvement a pu actualiser ses positions et parler d'avenir et se libérer des propositions antérieures aujourd'hui devenues caduques", a-t-il relevé.