Le principal dirigeant iranien chargé du dossier nucléaire Ali Larijani s'est félicité mardi à Athènes de la position "réaliste" de la Chine et la Russie, après l'échec d'une réunion entre les cinq grands du Conseil de sécurité et l'Allemagne sur un projet de résolution. M. Larijani a par ailleurs assuré que son pays n'envisageait pas d'abandonner le Traité de non-prolifération (TNP), contrairement à ce qu'avait laissé entendre dimanche le président iranien. "Nous n'avons aucune raison de sortir du TNP", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à l'amabassade d'Iran après des entretiens avec la ministre grecque des Affaires étrangères Dora Bakoyannis. "Ce qu'il faut c'est un équilibre entre les obligations et les droits découlant du TNP", a-t-il dit. Evoquant l'échec de la réunion à New-York entre les cinq grands du Conseil de sécurité, l'Allemagne et le représentant diplomatique de l'Union européenne sur un projet de résolution contraignante à l'égard de Téhéran, M. Larijani a salué les positions chinoise et russe. "Nous pouvons estimer que certains pays se conduisent de manière plus réaliste", a-t-il déclaré en citant directement ces deux pays. "D'autres pays essayent de créer des casse-têtes, je viens d'une région où beaucoup de casse-têtes ont été créés par les Etats-Unis", a-t-il poursuivi. "Notre conseil à l'Union européenne est de ne pas suivre la politique d'un pays qui crée des casse-têtes dans la région. L'UE peut jouer un rôle constructif", a encore dit M. Larijani. Evoquant la proposition russe, au terme de laquelle Moscou se chargerait de l'enrichissement de l'uranium iranien, Ali Larijani a déclaré qu'elle "pouvait avancer", ajoutant toutefois qu'il faudrait "du temps pour arriver à un résultat positif". Si le dossier iranien "revient à l'AEIA (Agence internationale de l'énergie atomique), nous pouvons examiner cette proposition", a-t-il affirmé plus tard. "Il est encore temps pour un effort diplomatique sur le fond. Dans ce cadre nous saluons la proposition de la Russie", a déclaré pour sa part Dora Bakoyannis, dont le pays est actuellement membre provisoire du Conseil de sécurité de l'Onu. Comme il l'a fait la veille lors d'une visite à Ankara, le dirigeant iranien a également exhorté la communauté internationale à ne pas écarter l'AIEA au profit du Conseil de sécurité. "Il y a encore du temps pour la diplomatie (...) Si les Etats-Unis n'insistaient pas, la question pourrait être résolue dans le cadre de l'AIEA", a-t-il encore déclaré. La Chine et la Russie, qui ont des intérêts économiques et énergétiques en Iran, émettent toujours des réserves sur la référence au chapitre VII, qui peut ouvrir la porte à des sanctions, voire, en dernier ressort, à une action militaire.