La fête de la jeunesse est une occasion de faire le point sur la véritable «révolution» que S.M. le Roi Mohammed VI a lancée pour édifier le nouveau Maroc. C'est-à-dire une société fondée sur la démocratie et la modernité. Au début des années quatre-vingt, la jeunesse avait été la première victime du plan d'ajustement structurel. Que ce soit au niveau de l'éducation ou celui de l'intégration économique, l'une des forces vives de la nation perdait confiance en son avenir. Elle se recroquevillait sur elle-même et, au lieu de l'esprit conquérant et dynamique nécessaire à l'aventure du développement, elle succombait à la résignation, au repli identitaire et à une mentalité d'assistanat. Au milieu des années quatre-vingt-dix, tout le monde prend conscience que la vraie richesse d'un pays c'est d'abord l'élément humain et donc la jeunesse. Des signaux «réconciliateurs» sont alors adressés à cette jeunesse que la mondialisation a replacée subitement au centre des intérêts de toutes les nations. Depuis l'avènement de S.M. le Roi Mohammed VI, ce sujet est devenu l'une des priorités essentielles de l'Etat marocain. Il ne s'agit plus de trouver des solutions, mais d'établir et de réaliser une stratégie faisant de la participation des jeunes au développement du pays un mot d'ordre général. Le Souverain l'a d'ailleurs expliqué dans son message du 6 mars 2003 envoyé au Congrès mondial des Jeunes : «Une saine conception de la gouvernance nous invite à associer la jeunesse à un projet de société où elle se reconnaîtra dans les valeurs qu'elle porte et où, partant, elle s'impliquera avec toute sa force et tout son enthousiasme.» Le Maroc, résolument engagé dans un processus de démocratisation faisant de l'implication des jeunes une stratégie centrale, a actionné le premier levier dans cette nouvelle conception de la gouvernance en abaissant l'âge du vote à 18 ans. Il s'agissait de libérer les énergies en établissant dans ses droits une frange importante de la société. La jeunesse fait aussi l'objet de plusieurs projets thématiques. Dans la lutte contre le chômage, le gouvernement, suivant en cela les instructions du Souverain, a ouvert un vaste chantier qui vise à faciliter l'accès des jeunes à l'emploi. Notamment à travers la création de leurs propres entreprises. En accord avec cette volonté politique, tous les ministères ont initié des programmes qui ciblent et engagent les jeunes. Le credo est clair. Il s'agit de responsabiliser les jeunes en les faisant participer non seulement à la création de la richesse mais également à sa gestion. Fini l'éternel assisté qui s'attend à ce que l'Etat lui procure tout et le prenne en charge de sa naissance à sa mort. Une jeunesse consciente de ses atouts est la clé essentielle pour le développement d'une culture de la citoyenneté où les jeunes sont tout à la fois acteurs, entrepreneurs et partenaires. Pour atteindre ce but, la plus haute autorité de l'Etat a attiré l'attention du gouvernement sur l'importance qu'il fallait accorder à l'éducation et à la formation. Aujourd'hui, être informé, acquérir des compétences et bénéficier du savoir de la société de l'information est devenu obligatoire. Dans ce sens, l'école est le premier lieu de l'exercice de la citoyenneté. C'est aussi le premier vecteur du changement et d'épanouissement. Former une jeunesse créative impose une mise à niveau des structures éducationnelles. Le Maroc ambitionne de devenir une plaque tournante de la «nouvelle économie». Déjà, plusieurs multinationales misent sur le Royaume où elles délocalisent non seulement leurs centres d'appel mais également leurs centres de recherche misant sur la qualité des jeunes ingénieurs marocains. C'est pour répondre à ce nouveau défi que le Royaume envisage la formation de 10.000 ingénieurs. Faut-il encore rappeler le mouvement qui s'est amorcé ces trois dernières années. Nombreux sont les jeunes cadres marocains hautement qualifiés qui avaient préféré s'expatrier mais, désormais, ils prennent le chemin inverse. Ils décident de rentrer au pays afin de créer leurs propres entreprises ou de rejoindre le secteur public. C'est un signe de confiance et d'espoir dans ce Maroc nouveau moderne où, comme l'a souligné S.M. le Roi Mohammed VI, les jeunes ne sont plus seulement des témoins passifs. Ils deviennent des acteurs qui partagent l'ambitieux projet d'une société généreuse, tolérante et prospère.