Le «Personal computer» a 25 ans. C'est en 1981 qu'International Business Machines (IBM), la firme américaine plus connue sous le nom de «Big Blue», a fait entrer dans les entreprises et les foyers, l'ordinateur personnel. «L'IBM PC» a marqué le début du développement de la micro-informatique à grande échelle. «Welcome IBM, seriously». Nous sommes en 1981, et en accueillant par ces mots ironiques le lancement de l'IBM PC, Steve Jobs, le fondateur d'Apple, ne se doute encore de rien. Pour bien comprendre les faits, il faut remonter au milieu des années 70. Le marché de la micro-informatique alors balbutiant reste limité à quelques acteurs américains : Apple, Tandy, Attari et Commodore. En exploitant les avancées de la miniaturisation perfectionnée chez Texas Instruments et Motorola, ces jeunes constructeurs posent la première pierre de l'informatique personnelle. Les premières vedettes, apparues en 1977, sont le TRS-80 de Tandy, le Pet de Commodore et l'Apple 2. Avec un chiffre d'affaires de trois milliards de dollars, IBM règne en maître sur les gros ordinateurs centraux, ces énormes machines hors de prix qui obligent à taper plusieurs lignes de codes pour effectuer la moindre opération. Mais le poids lourd constate que la demande se fait de plus en plus pressante pour des ordinateurs de petite taille et bon marché. Un important phénomène est en train d'émerger : la micro-informatique. Pour autant, le pari n'est pas gagné. IBM ne dispose pas d'une grande capacité de réaction. Si la conception de la machine est traitée au sein de Big Blue, le temps pour y parvenir est estimé à environ quatre ans, c'est beaucoup trop long compte tenu de la croissance du secteur. Bill Lowe, père de «l'IBM PC» Selon la légende, Bill Lowe, responsable des produits d'entrée de gamme, propose en juillet 1980 de réaliser la machine en une année seulement. Son idée pour raccourcir les délais : s'affranchir de la maison-mère en créant une équipe avec ses propres ingénieurs et ses commerciaux, mais aussi, s'appuyer sur des fournisseurs extérieurs pour les composants et le logiciel. Le projet est adopté. Big Blue donne carte blanche à Bill Lowe pour mener à bien l'opération. IBM se fait aider par deux jeunes pousses du secteur informatique pour fabriquer sa machine: Intel pour le processeur et Microsoft pour le système d'exploitation. Mais le patron de Microsoft, Bill Gates se réserve le droit de commercialiser son logiciel MS-DOS pour d'autres ordinateurs de marque non-IBM : une idée de génie de Bill Gates, une erreur de Big Blue. Le 12 août 1981, le premier micro-ordinateur d'IBM baptisé «PC» est mis sur le marché. Vendu 1 565 dollars, il est équipé d'un processeur Intel 8088 comprenant 29 000 transistors fonctionnant à 4,7 mégahertz, avec 16 Ko de mémoire vive. Le boîtier est solide, le clavier séparé de l'unité centrale. La puissance commerciale d'IBM et son image se révèlent très utiles pour vendre le PC qui remplace, peu à peu, les terminaux connectés à un ordinateur central. Le géant américain persuade surtout les entreprises d'acheter tout chez lui, du gros système informatique jusqu'au PC qui peut utiliser une centaine de logiciels (traitement de texte, tableur, etc.). Dernier arrivé, IBM occupe, après quelques mois seulement, un quart du marché, essentiellement dans les entreprises. La notoriété de «l'IBM PC» explose. La bataille s'engage contre Apple. Son génial patron Steve Jobs crée en 1984 le fameux Macintosh, le premier micro-ordinateur à interface graphique, avec des icônes et une souris. Une révolution et un grand succès. Malgré la place non négligeable du Mac, «l'IBM PC» s'impose comme un standard. Big Blue laisse alors la voie libre à des descendants : des machines compatibles, c'est-à-dire des ordinateurs de type PC mais qui n'ont pas été fabriqués par IBM. A l'heure actuelle, près de 95% des micro-ordinateurs vendus dans le monde sont des PC. Aujourd'hui, vingt-cinq ans après le lancement du PC, le numéro un mondial de l'informatique, IBM, vient de céder sa branche ordinateurs personnels à Lenovo, le premier constructeur chinois du secteur. Bouclée en 2005, la transaction atteint 1,75 milliard de dollars. Dans le même temps, cette opération est l'occasion pour IBM de se recentrer sur des secteurs d'activités plus rentables, notamment le développement des services informatiques aux entreprises. Si la vente de sa branche PC fait figure de révolution dans l'histoire du groupe, elle montre surtout son étonnante capacité à rebondir