La tension a baissé d'un cran à Boukidane. Ce matin, c'est un calme précaire qui règne. Dans la soirée du mardi, cette petite localité, à 10 kilomètres de Beni Bouayache, a été le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants. Mohamed Boujandi, président de la section Imzouren de l'AMDH, assure dans des déclarations à Yabiladi.com, que «ce mercredi, Boukidane a connu l'organisation d'une marche qui s'est terminée par un sit-in au centre du village. Aucune intervention de la police n'a été signalée. Mieux encore, dès les premières heures de la matinée, les forces de l'ordre se sont retirées de Boukidane». S'agit-il d'un retrait tactique ou d'un réel geste d'apaisement de la part des autorités ? Les prochaines heures apporteront plus d'éclaircissements sur cette question. Concernant le bilan des incidents de la soirée du mardi, notre interlocuteur avance qu' «il serait prématuré de fournir un chiffre exhaustif de ces affrontements». Pour étayer ces propos, il cite les cas des blessés qui «refusent de se soigner à l'hôpital de Boukidane par peur d'être arrêtés. Une clinique privée a même interdit de prodiguer des soins à un blessé». A l'origine de ce regain de tension dans cette petite localité, l'organisation d'une marche pacifique en signe de solidarité avec les habitants de Beni Bouayache. Une initiative avortée à cause de l'intervention des forces de l'ordre, venue en masse, et qui ont fait usage de gaz lacrymogène», estime Mohamed Boujandi, président de la section Imzouren de l'AMDH. Des revendications sociales avant tout Quant à la situation à Beni Bouayach, scène d'affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre durant les derniers jours, la vie commence à reprendre son cours. «Depuis plus d'une année, cette localité connaît des marches de jeunes diplômés sans emploi. A ces revendications viennent se greffer des demandes de la population désireuse d'améliorer leur condition de vie. Les habitants souhaitent que Beni Bouayach bénéficie des mêmes projets structurants que Al Hoceima et Imzouren», déclare à Yabiladi.com Mohamed Hammouchi, vice-président de l'association Rif des droits de l'Homme. «Il ne s'agit nullement de revendications politiques mais juste des doléances sociales qui ont dégénéré en affrontements faute de solutions», conclut-il.