Auparavant ministère délégué auprès du chef de gouvernement, le ministère des Marocains résidant à l'étranger est désormais sous la tutelle de Nasser Bourita. La marge de manoeuvre de Nezha El Ouafi est réduite à une portion congrue. Nezha El Ouafi a une actualité chargée avec les conséquences de la crise sanitaire. Pourtant son activisime médiatique cache une réelle impuissance politique. Après huit mois d'attente, la ministre déléguée chargée des MRE connait enfin ses «prérogatives» que son supérieur hiérarchique, Nasser Bourita, a bien voulu lui accorder. Le décret n°2.14.192, publié au Bulletin officiel dans son édition du 11 mai a considérablement réduit la marge de manœuvre de Nezha El Ouafi. Avant de prendre la moindre décision, elle doit d'abord en référer au ministre des Affaires étrangères. Son approbation est déterminante, en particulier pour les «mesures ayant un impact financier», précise le texte dans son article 1. Elle ne peut également proposer des candidats ou des candidates à de hauts postes de responsabilités. Dans l'exercice de ses fonctions, la ministre déléguée chargée des MRE est placée «sous l'autorité» de Nasser Bourita, indique l'article 2. Bizutage au Parlement Ce décret ne fait que confirmer ce que Nezha El Ouafi et la direction du PJD savent déjà depuis sa désignation en octobre au gouvernement El Othmani II. Nasser Bourita a clairement signifié aux ministres de la Lampe qu'El Ouafi n'aura aucun pouvoir et travaillera sous sa tutelle directe. Ce que les islamistes ont d'ailleurs accepté sans la moindre contestation. Des sources proches du dossier confient que quelques semaines après sa nomination, Nezha El Ouafi a même été contrainte sous la pression de Nasser Bourita de retirer le parrainage de son ministère à une conférence organisée par la section du PJD en Italie. La raison tient sans doute à la personnalité de l'invité principal de l'évènement : l'ancien ministre de la communication, Mustapha El Khalfi. Les parlementaires ont également constaté l'impuissance de la ministre déléguée. Le 15 avril dernier, à la Commission des Affaires étrangères et des MRE à la Chambre des représentants, elle n'a pu apporter de réponses aux questions des députés sur le dossier des Marocains bloqués. Une absence de maitrise du dossier et de pouvoir décisionnelle qui a poussé les élus, majorité et opposition, à exiger la comparution de Nasser Bourita. Le ministre des Affaires étrangères avait confirmé le jour-même sa disposition à venir au Parlement répondre aux questions. Une scéance de rattrapage en forme de désaveu pour la ministre pjdiste. Article modifié le 2020/05/16 à 22h56