Selon une experte des Nations unies, les programmes de lutte contre l'extrémisme, notamment ceux utilisés au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, contribuent aux violations des droits humains, en particulier à l'égard des groupes religieux et des minorités ethniques, indique le média Middle East Eye. Un rapport soumis au Conseil des droits de l'Homme, mercredi, indique que les groupes religieux, les minorités et les acteurs de la société civile en particulier, ont été victimes de violations des droits et sont ciblés sous prétexte de lutter contre «l'extrémisme». La rapporteure spéciale Fionnuala Ní Aolain, avocate universitaire irlandaise spécialisée en droit des droits de l'homme, a déclaré que tout programme faisant appel aux enseignants, aux travailleurs sociaux et au personnel de santé pour signaler les signes de radicalisation devrait être abandonné. «L'impact négatif ne peut pas être surestimé», lit-on dans son rapport. De telles mesures brisent la confiance déjà fragile entre les communautés et les services publics», indique Fionnuala Ní Aolain dans son rapport. Parmi les groupes discriminés, les communautés musulmanes ont affirmé à plusieurs reprises qu'elles étaient ciblées de manière disproportionnée par le programme «Prevent», la stratégie britannique de lutte contre l'extrémisme, et par le Countering Violent Extremism Task Force, un programme du gouvernement américain chargé de la lutte contre toutes les idéologies violentes. Le programme britannique «Prevent» suscite depuis plusieurs années de nombreuses critiques parmi les groupes de défense des musulmans. En 2016 également, dans un rapport, la fondation américaine Open Society Justice Initiative avait jugé ce plan de lutte contre le terrorisme «contreproductif» et indiqué qu'il pouvait amener certains musulmans à s'interroger sur leur place au sein de la société britannique.