Un processus de sélection est en cours pour nommer un successeur de l'ancien président allemand Horst Köhler, qui occupait le poste d'envoyé spécial au Sahara, a déclaré jeudi le secrétaire général de l'ONU. Une réponse aux multiples sorties médiatiques du Polisario qui a haussé le ton contre l'ONU. «Un processus de sélection est en cours» pour nommer un successeur d'Horst Köhler ayant démissionné en mai 2019 de son poste d'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. C'est ce qu'a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, dans une interview accordée à Jeune afrique et reprise par The Africa Report. «J'espère pouvoir nommer quelqu'un le plus tôt possible», a-t-il assuré. Antonio Guterres, qui s'est exprimé sur plusieurs questions, comme le dossier libyen, le Sahel, le changement climatique et les défis de l'Afrique, a assuré que «l'ONU reste pleinement déterminée à aider les parties à trouver une solution politique» au Sahara. Une solution «qui soit juste, acceptable pour tous et, surtout, qui mettra un terme à ce conflit qui dure depuis trop longtemps». Et d'ajouter que «la question du Sahara occidental est complexe, mais je reste convaincu qu'avec une forte volonté politique de la part des parties et de la communauté internationale, une solution est possible». Une réponse plutôt adressée au Front Polisario. En effet, la semaine dernière, le mouvement séparatiste a de nouveau haussé le ton contre les Nations unies, menaçant de ne plus participer «à aucune opération dirigée par l'ONU qui ne respecte pas les piliers du règlement du problème sahraoui». «Le peuple sahraoui a été trahi (…) il a perdu confiance en l'organisation des Nations unies» qui est actuellement «impuissante à faire face au régime marocain qui rejette la légalité internationale», a fustigé son secrétaire général. Des menaces qui rappellent celles proférées par le même Brahim Ghali à l'occasion de sa réunion avec des représentants de partis mauritaniens en marge du 15e congrès du Front organisé en décembre à Tifariti. Le Polisario s'impatiente depuis septembre dernier En octobre, et après s'être plaint du retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental, le Polisario avait condamné les «conditions imposées» par le Maroc dans l'opération de désignation d'un remplaçant à Horst Köhler. Et d'assurer, dans une lettre à Antonio Guterres, que le mouvement «n'acceptera pas (…) que le processus de paix sous l'égide des Nations unies, y compris la désignation du nouvel envoyé personnel du secrétaire général, soit otage des conditions préalables du Maroc». Les signes d'impatience quant à la nomination d'un successeur de Köhler, le Polisario les avaient déjà affichés en septembre. Dans sa lettre adressée au président du Conseil de sécurité dans ce sens, le mouvement séparatiste a dénoncé le fait que «trois mois se sont écoulés depuis la démission soudaine de M. Horst Köhler», sans qu'un successeur soit nommé. «Le retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel a paralysé le processus politique», a déploré Brahim Ghali. Les assurances d'Antonio Guterres confirment ainsi les crispations avec le Front Polisario. D'ailleurs, dans sa campagne contre l'organisation de la CAN 2020 de Futsal à Laâyoune, le Polisario a plutôt dit vouloir saisir l'Union africaine au lieu de faire appel à sa diplomatie des lettres à l'adresse de l'ONU. A rappeler que les pourparlers sur la question du Sahara occidental sont en rade depuis la démission d'Horst Köhler en mai 2019.