Le secrétaire général du Front Polisario a adressé une nouvelle lettre au président du Conseil de sécurité, exigeant la nomination d'un successeur du démissionnaire Horst Köhler. Sur cette question, le Maroc reste clame, car «c'est une affaire qui concerne exclusivement l'ONU». Le Polisario commence à montrer des signes d'impatience dans le retard pris dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. En témoigne la nouvelle lettre de Brahim Ghali, adressée jeudi au président du Conseil de sécurité durant ce mois, l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia. «Trois mois se sont écoulés depuis la démission soudaine de M. Horst Köhler (…) Le retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel a paralysé le processus politique», a déploré le secrétaire général du Front dans sa missive. Ghali a affirmé que son mouvement ne se souscrit guère à l'arrêt de «l'opération politique», arguant qu'il a «présenté de grandes concessions et sacrifices pour aider l'envoyé personnel à réussir à sa mission». Et d'ajouter que «malgré les tentatives de certaines parties de s'écarter des critères approuvés par le Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental et malgré l'intransigeance et la provocation du Maroc», le Polisario a «fait preuve de beaucoup de retenue et pris une part active au processus politique». Une affaire qui concerne exclusivement l'ONU, affirme El Khalfi Le texte est également un rappel de ce que Brahim Ghali a déjà qualifié, dans une précédente lettre datée du 12 août et destinée au président du Conseil de sécurité, de «violations du Maroc» de l'accord du cessez-le-feu, notamment dans le passage d'El Guerguerate. Et si le Polisario montre clairement des signes d'impatience face au retard pris dans la nomination d'un successeur d'Horst Köhler, le Maroc reste calme. Jeudi, le ministre des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, a affirmé lors de son point de presse, que «la désignation d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU est une affaire du ressort exclusif des Nations unies». Une position que Mustapha El Khalfi a déjà exprimée une semaine auparavant face aux médias au terme de la réunion du conseil du gouvernement du 5 septembre. Dans les semaines à venir, Antonio Guterres est appelé à présenter aux Quinze un rapport sur la situation Sahara durant les six derniers mois. D'habitude, le secrétaire général s'appuie sur les observations de deux principaux intervenants, à savoir le chef de la MINURSO et l'envoyé personnel pour le Sahara, pour rédiger ce document.