Le nombre de faits racistes et xénophobes, dont une large partie concerne des menaces, a très fortement augmenté en 2019, avec une hausse de plus de 130 %, selon un bilan annuel du ministère de l'Intérieur rendu public dimanche. Les données du ministère recensent deux types de faits : les «actions» (atteintes aux personnes et aux biens comme les violences physiques, les dégradations…) et les «menaces» (propos, gestes, inscriptions…), précise Le Monde. Les faits antisémites s'inscrivent une nouvelle fois à la hausse (+ 27%), après le bond de + 74% enregistré en 2018, par rapport en 2017. Les services de police ont comptabilisé pas moins de 687 faits. Parmi eux, les actions sont en recul, à hauteur de 151, par rapport aux menaces (536). En 2019, cette nouvelle progression des manifestations antisémites a été conjuguée avec un fort accroissement des faits «racistes et xénophobes» (1 142, soit + 132%), après deux années consécutives de baisse. Les faits antimusulmans souffrent aussi d'une hausse importante : + 54%, même si, souligne le ministère de l'Intérieur, leur nombre demeure «relativement faible» (154). Parmi les 63 «actions» recensées, les fusillades perpétrées devant deux mosquées, à Brest en juin 2019, et à Bayonne en octobre 2019. Elles avaient plusieurs blessés, dont un imam. Enfin, les actes antichrétiens demeurent stables ces dernières années, à 1 052 en 2019 (1 063 en 2018). Dans l'ensemble, «ce sont quasi exclusivement les menaces qui augmentent, tandis que les actions sont en baisse. C'est peut-être le signe que les menaces ne sont plus banalisées, que les victimes portent davantage plainte et que leur plainte est sérieusement prise en compte», souligne Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT. «Le combat doit être tout aussi résolu contre la xénophobie et contre l'antisémitisme.»