La communauté musulmane de Sebta, habituellement partagée entre deux principaux courants, a assisté ce vendredi à une grosse querelle entre les deux factions. Motif de l'accrochage, le rôle que doit jouer le Maroc dans l'orientation religieuse de la ville, apprend-t-on du quotidien espagnol El Pais. L'affrontement se serait produit à l'heure de la grande prière, à la mosquée Sidi Embarek, la principale de l'enclave. Les membres des deux principales communautés musulmanes se seraient affrontés par injures interposées. D'après El Pais, l'ancien imam de la mosquée, Ahmed Liazid, représentant le courant majoritaire, se serait présenté entouré de ses fidèles. Il se serait fait traiter de voleur, entre autres, par les partisans de la tendance opposée. La querelle aurait débuté ainsi. Pour bien comprendre ce qui s'est passé, il est important de savoir que les musulmans de Sebta suivent généralement deux courants. L'un dirigé par Laarbi Maateis, est majoritaire, et prône que les imams qui officient à Sebta soient désignés dans la ville, et non imposés par le ministère marocain des Affaires islamiques, comme il serait d'usage, d'après El Pais. Pour l'autre tendance, à la tête de laquelle on retrouve Mohamed Ali, Rabat devrait continuer de diriger l'orientation religieuse de l'enclave. Plusieurs imams auraient été changés ces derniers mois, dans les principales mosquées de la ville, dont Sidi Embarek. La raison de ces mutations, les hommes de Maateis sont accusés par leurs détracteurs, de vouloir imposer un islam importé et fondamentaliste. Des frictions se seraient multipliées ces derniers mois. La police locale a dû intervenir et baliser le chemin, pour éviter que les protagonistes n'en viennent aux mains ce vendredi.