L'émission spéciale MRE, présentée par Mohamed Ezzouak, est le fruit d'un partenariat entre Radio 2M et Yabiladi.com. Une vérité historique qui est désormais inscrite dans le préambule de la Constitution marocaine. Le royaume reconnaît sa composante juive comme partie constituante de son héritage historique. En cela le Maroc se démarque de la grande majorité des pays du monde arabo-musulman, qui a préféré l'amnésie plutôt que de reconnaître la présence d'une minorité juive dans sa population. Malgré les vicissitudes de l'histoire, le Maroc assume donc son identité plurielle. Loin d'être un phénomène nouveau, cette attitude est le produit de notre histoire. «Il n'y a pas de juifs au Maroc, il n'y a que des Marocains», avait répondu le Sultan Mohammed Ben Youssef au régime de Vichy, complice de l'Holocauste pour l'Allemagne nazie. Il n'y a pas de juifs au Maroc donc. Mais vous l'aurez compris, loin d'être une négation de la présence de citoyens de confession juive au royaume, cette déclaration était un acte de résistance et de protection de cette minorité religieuse au sein du royaume. Parmi les 500 000 Marocains de confession juive à travers le monde, beaucoup se montrent, encore aujourd'hui, reconnaissant du lien indéfectible avec ce Maroc qui ne les a pas livré aux nazis. Beaucoup de compatriotes juifs à travers le monde qui ont préservé le legs culturel judéo-marocain. L'art culinaire avec la dafina, la musique avec le matrouz, ou les rites religieux avec le cédrat, un fruit très recherché pour la fête du Souccot et encore cultivé dans les vallées de l'Atlas. Le patrimoine judéo-marocain constitue l'une des richesses du patrimoine culturel marocain. Si des musées lui sont dédiés, d'autres accueillent en leur sein un espace mettant en exergue cet héritage. C'est le cas du musée Mouassine à Marrakech dédié au patrimoine musical marocain qui sera inauguré le 8 décembre, en présence d'une invitée de marque : Izza Génini, productrice de nombreux films documentaires sur la richesse musicale marocaine mais aussi le patrimoine historique de la culture judéo-marocaine. Invitée de l'émission Izza Génini : Née à Casablanca en 1942, Izza Génini a suivi ses parents en France, s'installant ainsi dans l'Hexagone en 1960. Elle y fait des études de lettres et de langues étrangères, à la Sorbonne et à l'Ecole des langues orientales. De 1966 à 1970, elle est chargée des relations extérieures des festivals de Tours et d'Annecy. En 1973, Izza Génini crée la société SOGEAV pour la distribution des films en Afrique breitling replica francophone, la diffusion des films africains à l'étranger et la production de films tels «El Hal» et «Transes». A partir de 1987, la cinéaste se lance dans la production et la réalisation de sa série documentaire sur les musiques traditionnelles marocaines «Maroc, corps et âme», qui inclut 15 films : «Louanges», «Des luths et délices», «Gnaoua», «Malhoune», «Rythmes de Marrakech», «Chants pour un Shabbat», «Cantiques Brodés», «Moussem» (Prix Jules Verne 91) et bien d'autres. Son film «Retrouver Ouled Moumen» est un vibrant hommage à ses origines familiales. Il lui permet de remporter le Prix du Festival du film d'histoire de Pessac, en 1995. Parmi ses autres films marquants qui retracent l'histoire musicale du Maroc : «Nuptiales en Moyen Atlas», «Vibration en Haut-Atlas», «Cantiques brodées» ou encore «Rythmes de Marrakech». Au moment de la préparation et de la réalisation de ces films, l'artiste a surtout pensé à capter les instants présents, ceux d'un Maroc musical et dansant, vécu «ici et maintenant». Des décennies plus tard, ces opus constituant un travail de témoignage sont devenus incontestablement des supports documentaires, retraçant le patrimoine de cette mosaïque qu'est la musique populaire marocaine.