Les organisations néo-zélandaises qui préparent des protestations contre l'arrivée d'un navire transportant du phosphate du Sahara occidental ne jouent pas la même partition. Des syndicalistes préconisent une «action clame et pragmatique» et se disent ouverts au dialogue avec la société importatrice. La société néo-zélandaise Ravensdown Fertiliser prend très au sérieux les menaces proférées par des groupes pro-Polisario contre l'arrivée, début décembre, aux ports Napier et Lyttelton, du navire Federal Crimson avec dans sa soute 51.000 tonnes de phosphate du Sahara. Le groupe industriel a annoncé qu'il «travaille pour éviter toute éventuelle action contre le cargo Federal Crimson», indique un média local. Le porte-parole de Ravensdown, Gareth Richards, s'est dit «ouvert à l'idée de discuter de la question avec les parties prenantes», annonçant qu'il a déjà «initié des discussions avec les syndicats» qui envisagent de protester contre le déchargement de minerai de la société Phosboucraâ, une filiale de l'OCP. «Ravensdown reconnaît le droit de manifester, même si nos perspectives sont différentes. Par exemple, ce commerce est légal, conforme aux attentes de l'ONU et bien accueilli par les Sahraouis employés à la mine de Phosboucraa», a expliqué le responsable. Les protestataires ne jouent pas la même partition Il a réaffirmé que la société importait «normalement» trois fois par an des quantités de phosphate du Sahara. «Notre politique est d'encourager les Nations unies à tout mettre en œuvre en vue de parvenir à une solution politique au différend (…) Et continuons à encourager l'OCP à faire tout ce qui est en son pouvoir pour les populations locales». Dans une tribune, publiée le 5 novembre dans des médias néo-zélandais, le groupe OCP a affirmé «ne percevoir aucun dividende de Phosboucraa. Tous les profits sont réinvestis dans la région pour maintenir et développer ses activités et soutenir la communauté locale», précisant que sa filiale emploie environ «2.200» salariés dont «75%» sont des sahraouis. Du côté des partisans du Polisario, une partie commence à se prononcer pour le «dialogue». Le syndicat des chemins de fer et du transports maritime de la South Island a proposé à la société Ravensdown d'autoriser ses représentants à monter à bord du navire Federal Crimson pour remettre une lettre de protestation. «Nous pensons qu'une telle manifestation pacifique et ordonnée apaiserait les personnes engagées dans des actions plus radicales et perturbatrices», estime John Kerr, un responsable dudit syndicat. Kerr a indiqué que ses «collègues australiens avaient déjà eu recours à cette tactique pour enregistrer des protestations contre l'importation de quantité de phosphate». Et de préciser que «cela nous semble une façon relativement calme et pragmatique d'exercer un droit démocratique fondamental sans risquer de provoquer des perturbations». La proposition est à l'opposé du «blocus» préconisé par le groupe de défense des droits de l'Homme «Take Em Down Otautahi». Le «Federal Crimson» doit accoster au port de Napier le 1er décembre, et il devrait repartir le 5 décembre vers Lyttelton situé à la South Island.