Sous le titre trompeur de «Je suis avec les libertés individuelles», Ahmed Raissouni dresse un réquisitoire contre ceux qui portent de telles revendications. Après quelques semaines durant lesquelles il s'est fait discret, Ahmed Raissouni a fini par sortir du bois pour s'en prendre violement et spécialement aux femmes signataires du manifeste «Hors la loi». «Récemment, nous avons vu des femmes sans morale porter des banderoles dans lesquelles elles déclarent avoir pratiqué le sexe et l'avortement 'haram' (…) Néanmoins leur mauvaise situation indique qu'elles n'auront jamais accès au sexe ni 'halal' ni 'haram'», a-t-il écrit dans un article publié sur son site. «Elles ne pouvaient distinguer les chemins menant au 'sexe sacré'» et réclamaient bruyamment ce que le président de l'Union internationale des oulémas musulmans appelle le «sexe profane». Le «'sexe sacré' est une liberté réelle et responsable. Un plaisir, un bonheur, une sécurité et une stabilité. Un amour et une fidélité. Une paix et une affection. Une coopération et une complémentarité. Une santé, paix et bien-être. Une reproduction et éducation. Une construction et développement (…) et par-dessus tout la bénédiction de Dieu et sa récompense». Raissouni règle ses comptes avec les défenseurs des libertés individuelles Il a également dressé un réquisitoire contre le «sexe profane» qui se résume selon lui en «un plaisir détourné. Une fausse affection. Des maladies transmissibles et une fin, dans la majorité des cas, tragique : soit par assassinat, suicide ou par une maladie incurable. Et par dessus tout la colère de Dieu et son châtiment». Raissouni qualifie, par ailleurs, de «destructeurs» les demandes de dépénalisation des relations sexuelles consenties entre adultes hors du cadre du mariage et de l'avortement. Ces appels «irresponsables sont l'expression de la perte de la capacité de pratiquer de manière disciplinée la vraie liberté», ajoute-t-il. Le président de l'Union internationale des oulémas musulmans reproche aux défenseurs des libertés individuelles d'avoir limité cette revendication «à des pratiques déviantes et à des actes immoraux comme l'adultère et l'homosexualité ou l'infidélité conjugale». Il n'a pas raté l'occasion d'inclure dans son réquisitoire ceux qui font campagne pour consommer publiquement de l'alcool et manifester qu'ils ne jeûnent pas pendant le Ramadan. Au lendemain de la grâce royale accordée à la journaliste Hajar Raissouni, le religieux avait pourtant félicité tous ceux qui ont soutenu sa nièce. «Ils ont créé un cas exemplaire de solidarité avec les opprimés et de confrontation avec les oppresseurs. De cette façon, les peuples vivront et les sociétés progresseront», avait-il déclaré au site alyaoum24.