Depuis son exil forcé en Mauritanie, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a commémoré le 9e anniversaire de son arrestation par les milices du Polisario alors qu'il revenait de Laâyoune, où il avait visité sa famille. Le 21 septembre 2010, il est interpellé à Mhiriz, à une trentaine de kilomètres. Après 71 jours de disparition forcée ponctués de nombreuses séances de torture, il est libéré et a l'interdiction de regagner les camps de Tindouf, où l'ancien haut responsable de la sécurité au Front comptait plaider «pour le dialogue entre le Polisario et le Maroc sur la base du plan d'autonomie proposé par le Maroc». Un objectif qu'il n'avait d'ailleurs jamais caché et qu'il a largement partagé avec avec la presse marocaine et internationale. Mustapha Salma a tenu à «célébrer» l'anniversaire de son exil en lançant un appel à l'opinion publique internationale, pour ne pas oublier les autres disparus du Polisario. «Mon enlèvement et ma disparition forcée pendant 71 jours, qui s'est terminé par ma déportation et mon exil permanent qui dure depuis neuf ans. Cent jours se sont écoulés depuis l'enlèvement de nos frères dans les camps de Tindouf : Moulay Abba Bouzeid, Fadel Breika et Mahmoud Zeidan. On ne sait rien de leur destin bien que le Polisario reconnaisse qu'ils sont détenus dans ses prisons. Dix ans ont également passé depuis la disparition de Khalil Ahmed», a écrit Mustapha Salma sur sa page Facebook. «Notre crime est le même : exprimer notre opinion face à une pensée pharaonique totalitaire avec laquelle la direction du Polisario gouverne les camps sahraouis sur le territoire algérien», explique-t-il. Et de conclure son message en réaffirmant sa «détermination à défendre [ses] droits ainsi que ceux de [ses] proches jusqu'à ce que Dieu mette un terme à leur emprisonnement». Le cas de Mustapha Salam est unique dans l'histoire du conflit au Sahara occidental : il est le seul responsable du Polisario à avoir refusé de regagner le Maroc et de bénéficier en conséquence des avantages mis à la disposition des Sahraouis qui répondent à l'appel de «la patrie est clémente et miséricordieuse». En revanche, il a décidé de se rendre dans les camps de Tindouf pour y faire la promotion auprès des Sahraouis du plan d'autonomie proposé par le Maroc, et ainsi d'en payer un lourd tribut.