En Allemagne, l'organisation Nordkreuz constituée des militants d'extrême droite est soupçonnée d'avoir établi une liste de personnalités de gauche et de défenseurs des droits des migrants et de réfugiés, avec l'idée de les tuer. Selon des informations du Guardian, la liste comporte en grande partie des responsables politiques affiliés au Parti social-démocrate, aux Verts, Die Linke et à l'Union chrétienne-démocrate de la chancelière allemande Angela Merkel. Ces éléments auraient été centralisés par Nordkreuz sur la base d'un accès à des données de la police. Des armes, de la chaux et des housses mortuaires ont été découverts. Ces révélations ont d'abord été faites par le Réseau éditorial Allemagne (RedaktionsNetzwerk Deutschland – RDN) grâce à des sources au sein des services de renseignement allemands. Cependant, Nordkreuz dément toute planification d'assassinats. Ces informations sont rendues publiques moins d'un mois après l'assassinat d'un préfet allemand pro-réfugiés, dont la mort a créé un déchaînement de messages haineux au sein des groupes allemands d'extrême-droite, qui se sont félicités sans complexe de ce geste sur les réseaux sociaux. Le 2 juin dernier, Walter Lübcke a en effet été retrouvé mort sur la terrasse de sa maison, une balle dans la tête. Il avait été membre de l'Union chrétienne-démocrate, député au Parlement régional de Hesse de 1999 à 2009 et préfet de Cassel depuis 2009. Son assassinat est survenu après de nombreuses menaces de mort de la part de l'extrême droite, à cause de son soutien à l'accueil des migrants dans le pays et notamment son appui à la politique de la chancelière Angela Merkel en 2015. Quant au groupe Nordkreuz, il fait l'objet d'une enquête depuis août 2017 pour planification d'attaques terroristes en lien étroit avec des membres de la police et de l'armée.