Alors qu'une source de l'Administration américaine a qualifié les entretiens, tenus la semaine dernière à Salé, entre le roi Mohammed VI et le conseiller principal du président américain et son gendre, Jared Kushner, de «très positifs et productifs», les militants anti-normalisation au Maroc continuent de dénoncer le «Deal du siècle». Première réaction après la rencontre entre le roi Mohammed VI et le conseiller principal du président américain Donal Trump, Jared Kushner. Ce weekend, une source de l'administration américaine a confié au New York Times qu'au cours de sa tournée dans la région, le gendre du président américain «s'est employé à renforcer le soutien des Arabes» pour le plan américain de paix israélo-palestinien. «Ses entretiens avec le roi Mohammed VI du Maroc et le roi Abdullah II de Jordanie ont été très positifs et productifs, bien que le roi Abdullah ait déclaré que tout plan devait prévoir la création d'un Etat palestinien», ajoute ce responsable de l'administration américaine. Aucune information sur une éventuelle participation du Maroc Mardi dernier, le roi Mohammed VI, accompagné par le prince héritier Moulay El Hassan, a offert un iftar en l'honneur de Jared Kushner. Selon l'agence officielle MAP, le roi a également eu «des entretiens avec M. Jared Kushner qui ont porté sur le renforcement du partenariat stratégique ancien, solide et multidimensionnel entre le Maroc et les Etats-Unis, ainsi que sur les évolutions et développements que connait la région de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient». La dépêche de l'agence officielle n'a toutefois fait aucune allusion au volet économique du plan américain, au cœur de la conférence économique à Bahreïn qui débutera dès le 25 juin prochain. D'ailleurs, aucune information ne circule sur l'éventuelle participation du royaume à ce rendez-vous. Le conseiller principal de Donald Trump au Maroc pour aborder le «Deal du siècle» Celui-ci doit permettre à Jared Kushner, de «dissocier le volet économique» du «Deal du siècle» de la composante polititque, «plus complexe». D'ailleurs, la Maison Blanche devrait «retarder la composante politique de son plan - qui traite d'épineuses questions telles que les frontières, la sécurité et le statut de Jérusalem - jusqu'à l'issue des élections israéliennes, prévues pour le 17 septembre», précise-t-on de même source. Le plan «serait présenté lorsque le timing est bon», commente un haut responsable de l'administration, cité par le journal. Les anti-normalisation au Maroc sur les pas des Palestiniens Mais de l'autre côté, les Palestiniens ont annoncé le boycott de la conférence de Bahreïn et le rejet du «Deal du siècle». Ils ont, de même, exhorté les pays arabes à ne pas se rendre à Manama, au cours de la dernière semaine du mois en cours pour approuver la proposition américaine. Un appel déjà soutenu par les militants anti-normalisation, notamment au Maroc. Vendredi à Rabat, trois associations de solidarité avec le peuple palestinien ont investi la rue de la capitale, juste après les prières de Tarawih, au lendemain de la visite au Maroc de Jared Kushner. Tout en rejetant la proposition américaine, le Groupe d'action nationale de soutien à la Palestine, l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne (AMSPL) et l'Instance marocaine pour le soutien des affaires de la Oumma, affiliée à Al Adl Wal Ihsane, ont estimé que la présence du responsable américain dans le pays vise surtout à faire accepter le «Deal du siècle» aux Etats arabes. Dimanche, une deuxième manifestation s'est déroulée à Casablanca, devant le consulat des Etats-Unis, pour réunir des Marocains de plusieurs horizons, dont des gauchistes et des islamistes, selon des sources médiatiques. Quant à l'échiquier politique au Maroc, seul le PJD s'est exprimé sur la question, allant jusqu'à qualifier le «Deal du siècle» de «complots ourdi» contre les Palestiniens.