Depuis quelques semaines, les autorités espagnoles au port d'Algésiras imposent de nouvelles mesures aux autocars en provenance ou à destination du Maroc. Si la mesure est dénoncée par la Fédération nationale de transport international (FNTI) et l'Union générale des entreprises et professions (UGEP), elle risque d'impacter l'opération Marhaba qui sera lancée dans deux semaines. La pratique a fait son apparition il y a quelques semaines déjà. Au port d'Algésiras, les autorités espagnoles interdisent désormais le passage de marchandises non accompagnées par leurs propriétaires. Elles imposent aussi aux Marocains présents de descendre des autocars et de passer les scanners avec leurs marchandises avant de poursuivre leurs chemins, soit vers l'Espagne ou vers le Maroc. Ces mesures feront l'objet d'une réunion prévue mardi entre des responsables marocains, des ministères de l'Intérieur et de l'Equipement, du transport et de la logistique avec les autorités espagnoles et portuaires d'Algésiras, indique un communiqué de la Fédération nationale de transport international (FNTI), affiliée à l'Union générale des entreprises et professions (UGEP), parvenu à Yabiladi. La FNTI y annonce l'organisation d'un sit-in vendredi 24 mai au port de Tanger-Med. Une protestation qui fait notamment suite à une grève organisée le 18 mai dernier. «Depuis des mois, la fédération est en contact permanent avec les autorités marocaines compétentes pour trouver une solution avec les autorités espagnoles», poursuit le communiqué. La fédération dit vouloir «le solution qui protège la dignité des professionnels des transports marocains et des MRE et facilite le transit à travers Algésiras dans le cadre des lois et textes en vigueur auparavant et qui n'affectent aucune partie». Des mesures qui peuvent affecter l'opération Marhaba Contacté par Yabiladi ce lundi, Lahbib Aghris, vice-président de l'UGEP en charge du dossier du transport, dénonce ce «blocage imposé aux autocars marocains». «Ces entreprises marocaines disposent de partenariats avec des sociétés espagnoles mais malgré cela, le transit est devenu de plus en plus difficile», enchaîne-t-il. «Les autorités portuaires d'Algésiras exigent que les propriétaires de bagages soient présents dans l'autocar. Ils leur imposent de descendre, de transiter par la douane espagnole avec leurs bagages avant de rejoindre les autocars, ce qui est inadmissible.» Lahbib Aghris Affirmant que plusieurs autocars, qui arrivent «pleins avec des personnes et leurs marchandises restent bloqués à cause de ces nouvelles mesures», notre interlocuteur précise que les directives des autorités portuaires d'Algésiras interviennent à l'aller comme au retour. «Cela affecte tout autocar marocain transitant par ce port, et nous ne comprenons pas pourquoi», s'indigne-t-il. D'ailleurs, ces mesures ne semblent pas affecter les transporteurs de marchandises pour le compte d'autrui. «D'après mes connaissances, seuls les autocars sont concernés par ces nouvelles mesures au port d'Algésiras», nous confie Fayçal C., un transporteur marocain qui fait régulièrement des allers-retours entre le Maroc et l'Allemagne. Celui-ci nous explique que «c'est à cause des remorques pour autocar où on transporte des marchandises que ces mesures sont imposées». «Les autorités espagnoles veulent les pousser à s'associer avec des sociétés européennes pour qu'ils déclarent leurs marchandises transportées et payent donc leurs impôts en Espagne», nous dit-il. Mais peu importe la vraie raison, si elles sont maintenues, ces mesures risquent de compliquer davantage l'opération Marhaba de transit des Marocains résidant à l'étranger, lancée chaque été au début du mois de juin. D'autant que plusieurs Marocains optent pour ce moyen de transport pour regagner la mère patrie.