C'est aujourd'hui que le Sénat votera la loi sur le vote des étrangers hors Union européenne (UE). Les débats s'annoncent houleux sur fond de manifestations du Front National et d'Europe écologie Les verts (EELV) devant le palais du Luxembourg. Le droit de vote des étrangers non communautaires sera défendu par la gauche, qui a la majorité sénatoriale, face au bouclier UMP dressé en face. C'est unie que la «famille» de la gauche s'apprête à défendre aujourd'hui le droit de vote des étrangers non communautaires au Sénat. Passé à gauche pour la première fois dans l'Histoire de la Vème république début octobre dernier, le Sénat compte bien marquer le point en inscrivant ce vote à son agenda. Et Jean-Pierre Bel, président du sénat, présidera lui-même cette séance qui s'annonce tumultueuse. Cependant, en face, la droite ne compte rien lâcher et n'accordera pour rien au monde le vote de ces étrangers, comme l'ont signifié les partisans de l'UMP et les membres du gouvernement lors de leurs dernières sorties médiatiques. La droite campe sur ses positions Fait exceptionnel, le Premier ministre français, François Fillon, sera présent en personne, aux côtés du Garde des Sceaux Michel Mercier, afin d'exprimer l'opposition du gouvernement au vote des étrangers hors Union Européenne aux municipales. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, sera également de la partie après avoir corrigé ses arguments. Guéant avait en effet avancé qu'il n'aimerait pas voir des étrangers devenir maires, alors que la proposition de loi ne permet aux étrangers que l'accès au poste de conseiller municipal. La position de Sarkozy fait également jaser. D'abord hostile au droit de vote des étrangers, puis le soutenant avec force, argumentaire similaire à celui du PS à l'appui, dans son livre «Libre», puis revenant sur sa parole après maintes revirements pour affirmer son opposition à cette loi qu'il décrit comme «hasardeuse». Droite VS gauche Pour compléter le tableau, les militants du Front National (FN), totalement hostiles à cette proposition de loi, prendront leur quartier devant le palais du Luxembourg dès 12h30. Puis, Eva Joly d'Europe écologie Les verts (EELV), arrivera place Camille Claudel à une centaine de mètres de là vers 13h, accompagnée de La ligue des droits de l'homme, des responsables PS ainsi que le Front de gauche pour exprimer leur solidarité avec cette proposition émanant de la gauche. «Nous voulons rendre leur dignité aux étrangers non communautaires qui vivent avec nous à travers le droit de vote. C'est une question de justice», martèle François Rebsamen, chef de file des sénateurs socialistes. Sans doute aussi une question de principe, surtout quand on sait que du côté du palais Bourbon, c'est l'Assemblée nationale, qui est à droite, qui a le dernier mot.