Les négociations à Genève entre les représentants du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie et du Polisario sous l'égide des Nations unies viennent de débuter sur des divergences profondes concernant la définition d'autodétermination. Cet après-midi, le deuxième round de la «Table ronde» de Genève a officiellement commencé au Château Le Rosey à Bursins à proximité de la ville suisse. La matinée a été consacrée à des réunions séparées entre le médiateur onusien Horst Köhler et les présidents des quatre délégations en vue d'arrêter définitivement l'ordre du jour de la réunion. Celui-ci «porte essentiellement sur les paramètres de la solution politique et l'intégration régionale», nous confie une source proche du dossier. Les participants se pencheront ensuite sur l'évaluation de la première «Table ronde», organisée les 5 et 6 décembre, également à Genève. «C'est en effet le premier pas important dans le cadre de la nouvelle dynamique pour relancer le processus politique, l'approfondissement des discussions sur l'intégration régionale et sur le contenu à donner à la solution politique», ajoute la même source. Le Maroc appelle à tirer les leçons de l'échec du processus de Manhasset Le programme porte également sur «les paramètres de la solution politique, tels que stipulés dans la résolution 2440 (adoptée le 31 octobre par le Conseil de sécurité, ndlr) à savoir une solution politique réaliste, pragmatique et durable qui repose sur le compromis», explique-t-elle. Force est de constater que le «compromis» escompté reste otage des divergences criantes sur l'interprétation à donner à l'«autodétermination» entre les principaux acteurs sur le dossier de la question du Sahara occidental. Si le Maroc veut l'inscrire dans le cadre «des paramètres qui sont le réalisme, le pragmatisme et la durabilité», l'Algérie et le Polisario ne l'entendent pas de cette oreille, «mettant en avant une lecture sélective tronquée de l'autodétermination», explique notre source. Une allusion à la revendication principale du Front et de son parrain algérien pour l'organisation d'un referendum d'autodétermination. Et de rappeler que lors du premier round de décembre 2018, la délégation marocaine «avait insisté sur l'importance de tirer des enseignements de l'échec du processus de Manhasset (quatre réunions entre 2007 et 2008, ndlr) et de se consacrer sur les mêmes paramètres définis par le Conseil de sécurité dans ses deux dernières résolutions 2414 et 2440». C'est dans ce contexte de divergences entre les participants sur un point capital qu'est l'autodétermination, que se tient l'acte II de la «Table ronde» au palais des Nations unies de Genève. Par ailleurs, on apprend qu'il n'y a pas de dîner au programme entre les quatre parties comme ce fut le cas lors du précédent round. Article modifié le 2019/03/22 à 11h48