«Tous les programmes de soutien social initiés par le gouvernement n'ont été que la mise en œuvre des directives royales», avait déclaré le 23 février Aziz Akhannouch. Abdelilah Benkirane n'a pas tardé à lui répondre, l'accusant d'impliquer à tort le nom du roi. Pour répondre à la sortie médiatique d'Aziz Akhannouch du 23 février, Abdelilah Benkirane n'y est pas allé par quatre chemins. Il a ainsi choisi un live sur sa page Facebook pour adresser ses flèches au président du Rassemblement national des indépendants (RNI) et d'autres parties. Il a d'abord tenu à justifier ses sorties médiatiques. «S'il faut dire un mot à un seul Marocain, je n'hésiterai pas», a-t-il lancé, rappelant que «l'image de l'ex-chef du gouvernement qui se tait ne [lui] va pas». «Deux ans et demi de silence, c'est trop», lâche-t-il. Ayant couvert d'éloges la lettre d'Abdelouahed El Fassi sur l'usage des langues étrangères dans l'enseignement, il a ensuite critiqué la Loi-cadre relative à l'éducation, l'enseignement, la formation et la recherche scientifique. Il s'en est pris à certains journalistes, affirmant que «les campagnes médiatique ne [lui] font pas peur». Il arrive enfin, vers la fin de sa vidéo, à l'un des sujets centraux : celui sur la sortie médiatique d'Aziz Akhannouch. Rappelez-vous, le 23 février, lors d'un meeting organisé à Dakhla en marge de la réunion du bureau politique, le président de la Colombe a affirmé que «tous les programmes de soutien social initiés par le gouvernement n'ont été que la mise en œuvre des directives royales». «Le gouvernement n'a fait que suivre les orientations royales et les partis politiques ont contribué à enrichir le débat», a-t-il ajouté. «Les personnes adorent impliquer à tort le roi Mohammed VI, dont Aziz Akhannouch que j'ai conseillé à plusieurs reprises», a rétorqué Abdelilah Benkirane hier soir. «Le roi n'est à comparer avec personne» «Ce monsieur nous dit qu'à partir de maintenant, s'il devient chef du gouvernement et arrive à la gestion de la chose publique en 2021, il ne fera absolument rien», conclut-il avant d'adresser plusieurs questions au ministère de l'Agriculture. «Si tout est fait par le Roi, à quoi allez-vous servir? Pourquoi doit-on vous nommer chef du gouvernement? Une illusion qu'on vous souffle comme on a fait avec ceux qui vous ont précédé. Le roi a besoin de chefs du gouvernement forts et innovants et qui pensent et travaillent pour l'intérêt du pays. C'est maintenant que vous allez surenchérir sur la monarchie? Les gens vont se moquer de vous!» Abdelilah Benkirane «C'est honteux de parler à la fois de Benkirane et du roi. Le souverain n'est à comparer avec personne», déclare l'ex-secrétaire général du PJD. Benkirane a accusé Akhannouch d'avoir «tenté de [le] persuader quant à l'aide destinée aux plus démunis». «Je vous défis de sortir devant l'opinion publique pour dire aux Marocains que cela est faux», a-t-il lancé, avant de rappeler qu'il avait refusé avant d'être reçu «tout seul» par le roi. Il est revenu sur la déclaration faite par Aziz Akhannouch pour l'interpeler encore une fois. «Et si j'avais échoué, faut-il selon vos dires attribuer l'échec au Roi ?», s'est-il interrogé avant d'inviter ceux qui contestent les réformes entreprises par l'ancien gouvernement, Aziz Akhannouch y compris, d'«oser et demander à ce que l'Etat fasse marche arrière sur ces réformes».