Samedi, le Front Polisario a annoncé la signature d'un accord avec une entreprise australienne visant l'exploration minière à l'est du mur des Sables. Une carte que le Polisario ressort à nouveau après ses quatre défaites survenues en ce début d'année, et à la veille d'un nouveau round de pourparlers informels entre les parties prenantes. Après quatre défaites successives portant un coup dur à sa thèse, le Front Polisario déterre une ancienne carte pour faire pression sur la communauté internationale et le Maroc. Ainsi, après l'aide financière américaine au Maroc qui inclut le Sahara, l'approbation des accords de pêche et agricole entre le Maroc et l'Union européenne qui incluent explicitement ce territoire, ainsi que le rejet de la CJUE de son recours pour l'annulation de l'un de ces accords, le Polisario ressort la carte de l'exploration minière au Sahara. Samedi, le mouvement de Brahim Ghali a annoncé la signature d'un accord avec une entreprise australienne pour «l'octroi de quatre licences d'exploration minière couvrant une superficie de 8 000 km²» à l'est dur des Sables. Une exploration qui cible «la découverte de fer, d'or, d'uranium et d'autres minéraux», poursuit le Polisario. Hanno Ressources Limited persiste et signe L'accord en question «fait partie de la révision et de la modification des accords précédents dans la région de Tiris», aux environs d'Aghouanit. Contactée par Yabiladi ce lundi, l'entreprise australienne Hanno Ressources Limited confirme la signature de l'accord, sans toutefois donner de précisions. Dans un document datant de 2014, l'entreprise avait affirmé que ses «fondateurs» seraient impliqués dans «les ressources naturelles du Sahara occidental depuis plus de 15 ans». La même source présente également une évaluation présumée du territoire situé à l'est du dispositif de défense au Sahara. L'usage de cette carte d'exploration minière au Sahara, qui intervient après l'épuisement, par le Polisario, de tout argument autour des droits de l'homme ou la carte des ressources naturelles, ne date pas d'aujourd'hui. Déjà en juillet dernier, une rencontre entre le mouvement séparatiste et «des entreprises d'exploration pétrolière et minière» avait été organisée à Madrid. L'occasion de «faire le point sur l'avancement de la question à l'ONU». Le Polisario avait précisé l'année dernière avoir «signé huit accords d'exploration gazière et pétrolière et sept pour l'exploration minière». En 2014, le mouvement séparatiste avait annoncé la conclusion d'un contrat d'exploration pétrolière et gazière avec Red Rio Petroleum, une entreprise basée à Londres et qui concerne le bassin Est de Bir Lahlou, près de Tifariti, situé seulement à quelques kilomètres du Mur des Sables. Des agitations à la veille du deuxième round de pourparlers informels ? Ce moyen de pression a été évoqué, pour la première fois, le 17 mai 2005. A Londres, le Front Polisario avait annoncé «l'octroi de permis» à des entreprises majoritairement britanniques pour l'exploration pétrolière «terrestre et maritime». Des contrats restés lettres mortes, les travaux n'ayant jamais réellement commencé. En 2006, le Maroc avait réagi à ces provocations : Mohamed Benaissa, alors chef de la diplomatie marocaine, avait saisi Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies. Pour rappel, dans sa résolution n° 2440 du 31 octobre, le Conseil de sécurité avait appelé expressément le Polisario à «respecter pleinement les engagements qu'il a pris auprès de l'envoyé spécial au sujet de Bir Lahlou, Tifariti et la zone tampon à Guerguerate», qualifiant dans sa résolution n°2414 l'intention du Polisario d'être présent dans la zone tampon et d'y déplacer des «fonctions administratives» d'«actes déstabilisateurs». Les agissements du Polisario interviennent alors que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler prévoit de mener des contacts directs et bilatéraux avec les parties du conflit en prévision d'un deuxième round de pourparlers après celui de décembre dernier à Genève. L'ancien président allemand prévoit également une tournée dans la région.