Il y a sept mois, le Polisario annonçait son intention d'exploiter les ressources naturelles qui pourraient se trouver sous le sol de la zone tampon. Un appel qui a, visiblement, eu un écho favorable auprès d'une société pétrolière, basée à Londres. Mais que fera le Maroc ? Le Polisario a signé, mardi 18 mars, à Londres un nouveau contrat pour la prospection de pétrole et de gaz dans une zone qu'il considère sous son contrôle. C'est Mohamed Khadad, le coordinateur du Front avec la Minurso, d'origine mauritanienne, qui a signé l'accord avec Frederik E. Dekker, un Américain de 74 ans, directeur général de la compagnie Red Rio Petroleum, basée à Londres. C'est plutôt une surprise alors que les premières informations, publiées il y a quelques mois, sur ce sujet évoquaient une société australienne qui aurait été la mieux placée pour arracher la première autorisation dans cette partie du Sahara occidental. Bientôt des forages dans la zone tampon ? Les prospections concernent exclusivement le bassain Est de Bir Lahlou, près de Tifarity, situé seulement à quelques kilomètres du «Mur de défense», construit par le Maroc durant les années 80. C'est dire que le lieu est une zone sensible. Surtout que le royaume qualifie cette partie du Sahara de «zone tampon» alors que pour le Polisario, il s'agit de «territoire libéré». La conclusion de ce contrat intervient sept mois après l'annonce faite par le même Mohamed Khadad, lors d'une conférence tenue, fin août, à l'université de Boumerdès en Algérie. Au cours de celle-ci, le poilsarien avait déclaré que son mouvement était «en train de chercher les moyens à même de lui permettre l'exploitation des ressources naturelles des territoires libérés du Sahara occidental». Que fera le Maroc ? Cette nouvelle affaire risque d'ajouter davantage de tensions sur le conflit. Il ne fait aucun doute, que la diplomatie marocaine réagira à cette annonce. Cela devrait se faire sous forme de lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon pour dénoncer cette nouvelle «violation» du Polisario du cessez-le-feu de 1991, conclu entre les deux parties sous l'égide des Nations-Unies. C'était en tout cas de cette manière que les autorités marocaines avaient réagi en 2006, en riposte à l'appel d'intérêt lancé par la direction du Polisario pour la recherche de pétrole on shore dans cette même zone tampon. A l'époque c'était le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaissa qui avait saisi Ban Ki-moon.