Avant d'être arrêté au Maroc pour des liens présumés avec la cellule terroriste soupçonnée d'avoir assassiné les deux touristes scandinaves, le ressortissant hispano-suisse avait un passé troublé. Selon la version relayée de sa mère et de ses amis, il aurait consommé de la drogue, brûlé des voitures et souffrait de problèmes psychiatriques. Le ressortissant hispano-suisse, arrêté au Maroc suite au double meurtre terroriste d'Imlil, avait un passé trouble. Hier, le journal espagnol El Mundo a relayé le récit de sa mère et de ses amis basés à Genève, mettant ainsi la lumière sur l'adolescence de l'homme et sa radicalisation présumée. Né à Genève, Kevin Zoller Guervos, connu maintenant sous le nom d'Abdellah, aurait été un enfant dure. L'homme âgé de 25 ans a traversé une période difficile après la mort de son père à l'âge de 15 ans. Sa mère, qui vit actuellement à Madrid, a déclaré au quotidien espagnol que son fils «fumait du cannabis, brûlait des voitures et commettait des braquages». Affectée par son arrestation, la mère d'Abdellah a nié les accusations, affirmant que son fils serait lié au double meurtre terroriste dont ont été victimes deux touristes scandinaves à Imlil, près de Marrakech. Un fauteur de troubles ayant ses «démons» La mère de Kevin a même déclaré que son fils était un fauteur de troubles, une voie «très différente du terrorisme». Selon El Mundo, Kevin était un hooligan et un grand fan du Servette FC, un club de football suisse basé à Genève. En raison de son attitude, Kevin a été admis dans un centre pour les jeunes où il aurait été initié au Coran. Depuis lors, il s'est converti à l'islam et a commencé à fréquenter une mosquée financée par l'Arabie saoudite à Genève. A 17 ans, Kevin a cru qu'il «avait des démons dans la tête». Un de ses amis de longue date a déclaré à la même source que l'homme, accusé d'avoir radicalisé, entraîné et initié les terroristes présumés de l'attentat d'Imlil et lié à l'organisation «Etat islamique», avait des problèmes psychiatriques et lui avait une fois confirmé que ces démons «lui disaient quoi faire». Kevin était convaincu que «le Coran l'a aidé à gérer et à contrôler ses démons». En raison de ses problèmes psychiatriques, le jeune homme recevait des «prestations d'invalidité suisses» à l'âge de 18 ans. Il aurait continué à bénéficier de ces prestations même après s'être installer au Maroc. A la recherche d'une femme «propre» au Maroc Selon l'un de ses amis, Kevin est parti au Maroc pour chercher une femme. «Il m'a dit qu'il allait au Maroc épouser ce qu'il a appelé une «femme propre» (vierge), se rappelle l'interlocuteur d'El Mundo. Deux ans plus tard, Kevin a épousé une Marocaine. Le couple donnera naissance à un fils. Selon sa mère, Kevin et son épouse étaient à Genève au moment des meurtres d'Imlil. La mère assure que son fils «n'a jamais eu d'amis musulmans» et que même quand il s'est installé au Maroc, «il avait des projets et souhaitait mener une vie normale». «Il m'a dit qu'il économisait de l'argent pour acheter une maison au Maroc», a-t-elle déclaré. Les autorités suisses ont toutefois précisé que cet homme avait un casier judiciaire et qu'il avait des liens avec un ressortissant Maroco-suisse, lui aussi radicalisé. Le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) du Maroc, Abdelhak Khiame, a confié, dans une interview relayée la semaine dernière, que le Suisse avait prévu de rejoindre la Syrie avant d'opter finalement pour un autre pays. Selon les informations relayées par le patron du BCIJ, l'Hispano-suisse aurait hésité entre l'Algérie et la Tunisie mais a finalement choisi le Maroc. L'homme n'est pas directement impliqué dans l'assassinat des deux touristes scandinaves mais il connaissait les hommes qui auraient orchestré l'attaque terroriste d'Imlil. «Ensemble, ils regardaient des films de propagande de l'"Etat islamique"», et il était en contact direct avec des membres de Daesh en Syrie par le biais de l'application Telegram. Le ressortissant suisse envisageait des actes terroristes au Maroc, ciblant les services de sécurité et les touristes. Il aurait même formé certains membres de la cellule à l'utilisation des armes et aurait recruté des ressortissants subsahariens, a ajouté Abdelhak Khiame.