Comme chaque année, à quelques jours d'Aïd Al Adha, des petits commerces saisonniers voient le jour. Stands temporaires de vendeurs de foins, vendeurs ambulants de charbon, ou encore aiguiseurs de couteaux poussent comme des champignons, et ceci partout à travers la ville. Chaque rue a ses vendeurs venus de Casablanca et des régions avoisinantes. Quelques commerces prennent place dans des espaces vides, d'autres choisissent de se mettre devant les magasins fermés. « Les gens n'ont pas encore de mouton, on a du mal à écouler la marchandise, indique Bouchaib. Dans deux jours ça ira mieux » Les petits commerces proposent toutes sortes de produits utiles pour la fête de l'Aid. Ici des allume-feux ainsi que des sachets de congélation pour entreposer la viande de mouton au congélateur, une fois découpée. « Je viens de H'jajma pour travailler ici, raconte Yassine. Il faut bien que j'aide ma mère à financer le mouton. Et puis le patron me donne un peu de foin et de charbon » « Les autorités tolèrent que l'on soit là avant l'Aid, souligne Saïd. Ils exigent juste que ça reste propre. Et comme vous le voyez, on nettoie tous les soirs avant de fermer » «Si tu ne veux pas que ton mouton fasse le mur, il faut bien l'attacher, explique Mohamed. Je suis sérieux, il y a plein de moutons qui sautent par dessus la terrasse la veille. Ou alors ils mangent tout le linge » A Mâarif, les quelques stands dressés appartiennent à des habitants du quartier même. D'autres viennent de la banlieue casablancaise, ou encore des petites villes alentours (Bouskoura, Berrechid...etc.). Le charbon et le foin sont disponibles partout. D'autres gadgets sont trouvables à Derb Ghallef ou Qriâa ou encore dans les commerces de l'avenue Mohamed VI Les préparatifs d'Aïd Al Adha ne se résument pas uniquement à l'achat du mouton. Pour lui faire sa fête, il faut du charbon, des épices, des allume-feux, des couteaux aiguisés, et surtout ne pas le laisser mourir de faim avant la célébration. A quelques jours de la fête, les familles font leurs emplettes, et c'est au coin de chaque rue que l'on trouve son bonheur. Des petits commerces saisonniers ouvrent boutique quelques jours avant la fête, et plient bagages la veille. Les commerçants attendent avec impatience le weekend qui arrive pour faire les meilleurs ventes, vu que les habitants des zones urbaines achètent le mouton de plus en plus tard pour des raisons économiques (certains sont en attente de réponse pour des crédits à la consommation), ainsi que pour des raisons d'espace (logés dans des appartements, les casablancais n'ont pas où garder leur mouton longtemps). Crédit photo: Rim Battal