La mosquée Essalam en construction au sud de Rotterdam suscite une vive polémique avant la fin des travaux, d'après la plateforme suisse d'informations swissinfo.ch. Les avis diffèrent concernant l'édifice. Et certains pensent que ses minarets – culminant à 50 mètres de hauteur – sont trop imposants. Même si nous ne sommes pas encore au stade de la prohibition des minarets, leurs hauteurs font grincer les dents. Financé par le prince héritier de Dubaï selon la Télévision suisse romande (TSR), la mosquée Essalam du nom de la Fondation qui l'administre, est en chantier depuis bientôt six ans. D'une superficie de 2600 m2, ses deux minarets ne sont pas encore finis mais dominent déjà le quartier et le stade de football club de Feyenoord-Rotterdam. Une situation qui n'est pas du goût de tout le monde, et particulièrement au sein de la droite populiste. Le chef du Parti « Leefbaar Rotterdam » (Qualité de la vie à Rotterdam, LR), Marco Pastors, cité par la TSR, ne cache pas son opposition à l'édification du lieu de culte. Il déclare que l'islam « n'est pas en phase avec nos valeurs de modernité », avant d'ajouter que « tant que vous vous distinguerez négativement, vous n'aurez pas le droit de construire des tours aussi hautes ». Selon swissinfo.ch, il aurait sommé la municipalité de retirer le permis de construire de la mosquée et d'attribuer une autre affectation au bâtiment. Dernière section locale du parti fondé par Pim Fortuyn, la formation du LR est en croisade contre les minarets de la mosquée Essalam, taxés d'être trop « visibles ». Les Néerlandais souhaitent-ils faire comme les Suisses, qui doivent se prononcer le 29 novembre sur l'interdiction des minarets ? Pour le moment il est impossible de donner une réponse positive à cette question, d'autant que les témoignages rapportés par la TSR sur la mosquée Essalam sont multiples. Rotterdam est une ville multiculturelle où 1 habitant sur 7 est de confession musulmane, avec un maire d'origine marocaine. Cependant, les minarets ne font pas l'unanimité chez tous les musulmans, surtout chez les jeunes de la deuxième génération, à en croire swissinfo.ch. Pour eux, les minarets ne sont pas indispensables dans une mosquée. « Cela ne me dérangerait pas du tout si mes coreligionnaires affichaient leur foi de manière moins visible », confie Rasit Bal, président de l'union des musulmans et de la municipalité (CMO). Face à la montée du Parti d'extrême droite (PVV) de Geert Wilders dans les sondages, une formation qui proclame haut et fort que l'islam est une menace pour la société néerlandaise, Rasit Bal appelle à une certaine retenue, dans l'expression de l'appartenance religieuse, car les Néerlandais ne sont pas habitués aux signes extérieurs de religion. « Nous devons veiller à rendre possible notre vie ici. ». Au-delà de tout ce qui précède, ce sont l'islam et ses lieux de culte qui vivent des jours difficiles sur le Vieux continent. Après les débats et l'interdiction du port du voile et de la burqa dans certains pays, c'est au tour des mosquées et leurs minarets de subir des controverses. Une Initiative populaire « contre la construction de minarets » existe en Suisse et a déjà recueilli des centaines de milliers de signatures. Les Suisses se prononceront à la fin du mois sur une éventuelle interdiction des minarets. Chez le voisin autrichien, c'est le Parti de la liberté, le FPO, qui mène campagne depuis un certains temps, mais sans véritable succès, pour empêcher la construction de minarets dans la Constitution autrichienne.