C'était au tour du Conseil Supérieur des Oulémas marocains de condamner, lundi, la décision helvétique d'interdire la construction de minarets sur les mosquées suisses : «le Conseil supérieur des Oulémas, [...] condamne cette orientation, quelle qu'en soit l'origine, et y voit une forme d'extrémisme et d'exclusion». Le Conseil demande à ce que cette interdiction soit annulée, car les minarets des mosquées, où qu'elles se trouvent, sont des porte-voix servant à l'appel cinq fois par jour à des valeurs pour lesquelles milite toute l'humanité». Les musulmans du monde entier ont réagi à la décision de la confédération, mais ce ne sont pas les seuls. Les Eglises ont, également, exprimé leur mécontentement, notamment le Vatican qui a critiqué le résultat de ce référendum décrit comme un coup dur porté à la liberté de religion. Un effet domino qui serait très dommageable Mais, les réactions les plus inquiétantes sont celles venant des autres partis d'extrême-droite européens qui, comme l'UDC, sortent renforcés par ce genre d'initiative. Pour rappel, l'UDC avait déposé en 2008 une demande d'interdiction des minarets avec plus de 100.000 signatures, au motif que les minarets seraient « un signe du pouvoir de l'Islam et de sa volonté de domination ». Idée partagée en France par Marine Le Pen, vice-présidente du Front national. Elle a, d'ailleurs, salué la « très franche majorité » obtenue par l'initiative. L'extrême-droite autrichienne s'est déclarée elle aussi satisfaite par le résultat du référendum. Le chef du Parti de la liberté a, ainsi, salué ce qu'il perçoit comme « un signal clair contre l'islamisme radical » en Europe. L'Italie a aussi envoyé des signaux positifs suite à ces résultats. « Même la patiente Suisse s'est fatiguée de l'expansion de l'immigrationet de l'islam », a déclaré le président du groupe du Peuple de la Liberté (PDL) du Sénat italien. Un effet domino en Europe de cette interdiction pourrait endommager durablement ses relations avec le monde arabo-musulman.