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Maroc: L'échec de l'école publique à l'origine du succès de l'enseignement privé
Publié dans Yabiladi le 27 - 10 - 2011

L'école publique s'enfonce de plus en plus dans la crise. La preuve ? Tous ces parents qui préfèrent inscrire leurs enfants dans le privé, quitte à y consacrer une grande partie du budget familial. L'absentéisme des enseignants, le manque d'infrastructures, la délinquance, mais aussi l'arabisation sont pointés du doigt comme causes de la faillite de l'école publique. Reportage.
A proximité du collège Ibnou Hani à Casablanca, le jardin public grouille de tabliers blancs pendant les heures de cours. Vous n'avez pas cours ? «La prof m'a fait sortir parce que je parlais avec ma copine» répond Lamia, une collégienne de 13 ans. Et toi ? «C'est cours de maths et j'y comprends rien» rétorque Hakim, même âge. D'autres sont là parce que le prof est absent. «Que vont faire ces enfants dans la rue ? Vous imaginez tout ce qui peut leur arriver ? Si j'envoie mon enfant à l'école je veux être sûre qu'il y est. C'est pour cela que je mets Lina et Kamil dans le privé» s'indigne Radia, elle-même enseignante de sciences naturelles dans ce même collège. La raison : dans la plupart des écoles privées, les enseignants sont payés à l'heure. Ce qui limite, voire contre totalement l'absentéisme.
Les déboires de l'enseignant au Maroc
Accusés de tous les maux, les enseignants expliquent la dérive du public par un dysfonctionnement plus profond dans le système éducatif national. «L'absentéisme des profs n'est qu'un symptôme. Il faut creuser plus loin. Que peut-on attendre d'un enseignant qui gagne une misère ? La plupart sèchent les cours de 16 à 18h pour donner des heures sup à des particuliers, ou enseigner dans le privé» explique Nadia, professeur au Collège Imam Malik, à Casablanca. Les enseignants diagnostiquent un certains nombre de problèmes tels que le manque de ressources, les infrastructures délabrées et les bâtiments sales et vétustes, le manque de fournitures et d'équipements, les classes surchargées à plusieurs niveaux, les élèves indisciplinés voire agressifs. «Je me suis déjà fait menacer par des élèves. Les «Je t'attends dehors !», ça arrive souvent», affirme Radia, qui en a vu de toutes les couleurs.
Autre problème, la langue française. Le fait que le Maroc ait lancé sa politique d'arabisation dans les années 1970 pour l'ensemble du système scolaire, tout en gardant le français comme langue d'enseignement à l'université, est désigné come une des causes majeures de l'échec de l'école publique.
Des écoles privées pour toutes les bourses
Les familles aux revenus très limités optent aujourd'hui pour le privé. Firdaous, jeune mère divorcée et sans emploi a choisi elle aussi de mettre sa fille dans le privé. «C'est ma sœur qui lui paye l'école. Je veux qu'elle réussisse sa vie et qu'elle arrive sortir de ce quartier pourri» espère Firdaous, qui vit dans la maison familiale à Derb Sultan. En effet, les écoles privées, il y en a pour presque toutes les bourses : de 300 dhs par mois (école Al Mazraâa, avenue Ahmed Sabbagh), à 3 500 dhs par mois, voire plus (école Al Jabr à Casablanca). Seuls les parents les plus démunis consentent encore à envoyer leurs enfants dans les écoles publics. Ce qui participe à creuser le fossé social et aggrave l'exclusion de cette frange de la société et prive ces enfants de condition modeste des possibilités d'une évolution sociale et de tout brassage socioculturel. Autre point d'attraction du privé : «ils gonflent les notes». Bahija le dit sans honte aucune, elle a mis ses «enfants dans le privé pour qu'ils leurs boostent un peu leurs notes. C'est ce qui arrive partout. Pourquoi pas mes enfants à moi !». Radia, professeur au collège Inouï Hani, nuance un peu : «même dans le public on gonfle les notes des plus mauvais élèves». «C'est pour les faire passer au niveau suivant et libérer la place à de nouveaux élèves», explique-t-elle.
Des parents absents
L'encadrement et le suivi assurés dans le privé séduisent aussi les parents qui n'ont pas le temps de s'occuper de près de la scolarisation de leurs enfants. Dans le public, l'insouciance des parents inquiète les professeurs. «Je ne sais pas ce que font les parents de ces élèves. Ils ne viennent jamais quand on les convoque, s'interroge Radia. Une fois une de mes élèves m'a ramené une fausse maman, une dame qu'elle a supplié dans la rue de se faire passer pour sa mère. La dame a joué le jeu un moment, puis elle a lâché le morceau. On ne peut pas assurer le suivi des élèves si les parents ne coopèrent pas».
Les parents et les enseignants se renvoient la balle. Entre les deux, un système d'éducation qui n'a pas seulement besoin de restructuration mais d'une profonde mutation.


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