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Meurtre à Imlil : «L'Etat a démissionné du monde rural et des régions isolées du Maroc»
Publié dans Yabiladi le 21 - 12 - 2018

Depuis mercredi, une vidéo -toujours en cours d'authentification- montrant l'égorgement de l'une des deux victimes d'Imlil est relayée sur les réseaux sociaux. D'une extrême violence, elle est parvenue à nombre d'utilisateurs marocains et étrangers, notamment en Norvège. Mohssine Benzakour, psychosociologue, répond aux questions de Yabiladi sur l'impact de ces images.
Selon vous, comment peut-on mesure l'impact de ces contenus sur la santé mentale et psychique des internautes qui l'ont visionné ?
Avant de parler de l'impact sur la santé mentale des personnes, je me demande pourquoi l'Etat n'a pas fait de son mieux pour que cette vidéo soit supprimée avant qu'elle ne soit partagée aussi rapidement. Concernant votre question, il faut savoir que les enfants de moins de 12 ans ne distinguent pas entre la fiction, les films et la réalité. De ce fait, ce contenu aura un lourd impact sur eux selon deux cas de figures. Où il contribuera à construire une personne souffrante de panique et de peur, où celle-ci sera influencée par le caractère violent de séquences pareilles et développera un caractère agressif à tendance criminelle.
Le plus dangereux est que les enfants regardent désormais des contenus similaires de manière très ordinaire, même le fait de les regarder a été banalisé, ce qui risque réellement de développer chez les plus jeunes un grand penchant pour la criminalité. La preuve de cette grande influence est que les entreprises médiatiques internationales tendent de plus en plus à imposer des limites d'âge sur leurs vidéos. Quant aux personnes âgées, elles sont plus exposées que les autres adultes aux effets négatifs de ces images, car elles sont scientifiquement plus proches de la mort et risquent donc d'être rapidement prises de panique.
En quoi consiste le rôle de l'Etat et de la famille dans la limitation de l'impact de ces vidéos ?
L'Etat dispose de moyens suffisants pour supprimer précisément cette vidéo et interdire l'accès à toutes celles qui y ressemblent. En témoigne son efficacité par exemple à effacer les vidéos des manifestations du Hirak de Jerada et du Rif. Mais pour ce qui est du rôle de la famille, nous remarquons que celle-ci prend de moins en moins ses responsabilités quant à contrôler et à encadrer les enfants, ces derniers devenant par ailleurs accros aux réseaux sociaux, par la contribution même des parents dont l'usage de ces outils donne l'exemple aux plus jeunes.
En effet, nous sommes de plus en plus face à des parents qui se félicitent de voir leurs enfants calmes et silencieux à surfer sur les réseaux sociaux, plutôt que de jouer dehors, ce qui est très grave : l'espace de la rue reste toujours limité, contrairement à celui d'Internet. C'est pourquoi, les familles doivent remplir entièrement leur rôle dans l'accompagnement des enfants dans leur évolution.
A votre avis, quels sont les facteurs de la transmission de la pensée extrémiste religieuse de la ville à la campagne ?
Sur cette question, je tiens l'Etat entièrement responsable pour avoir démissionné du monde rural et des régions isolées du Maroc, au moment où les habitants de ces zones-là sont désormais ouverts sur le monde par le biais d'Internet et des réseaux sociaux, à travers lesquels ils réalisent notamment la différence entre leur réalité et celle d'ailleurs. Par conséquent, certains parmi eux développent un sentiment de colère, qui mène une partie à basculer dans l'extrémiste. Pour moi, cet extrémisme revêt deux niveaux de lecture : l'extrémisme religieux et celui des idées, et l'extrémisme par la délinquance ou le comportement déviant.
De nos jours, les sources d'information sont devenues accessibles à tous à travers Internet et les réseaux sociaux. Faute d'encadrement, d'alternatives sociales et face au vide ainsi que le manque de respect des personnes et de leur citoyenneté, ce terreau constitue bien un environnement propice pour faire un individu extrémiste. Si les manifestations de cette situation est donc en recul dans le monde urbain, il faut s'attendre à ce qu'elles se répandent ailleurs.


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