Sauf changement de programme, la Déclaration internationale pour les droits des paysans sera soumise, demain, au vote décisif de l'Assemblée générale des Nations unies. Le texte a été examiné ce lundi par la troisième commission de l'ONU et arrive donc à une étape charnière. La Via Campesina, coordination internationale de paysans et de petits agriculteurs qui a porté ce texte, peut ainsi compter sur le vote favorable du Conseil des droits de l'Homme. A Genève, 33 pays ont voté pour, 3 contre et 11 se sont abstenus. Membre de la coordination, Ramona Duminicioiu, estime cependant que «les votes négatifs et les abstentions sont catastrophiques. Ils signifient que ces pays (…) sont contre une situation plus vaste : l'éradication de la pauvreté, la souveraineté alimentaire et la réduction des inégalités». Ainsi, ce texte devra être un outil efficace «en vue d'une recherche de la justice et de politiques nationales favorables à l'alimentation, aux semences et aux terres», tout en tenant compte des intérêts des producteurs ruraux. Ce sera également le cas au Maroc, où Mohamed Hakach, coordinateur de la section MENA de La Via Campesina et membre de la Fédération nationale du secteur agricole (FNSA / UMT), explique que ce texte permettra d'«améliorer les moyens de subsistance dans les zones rurales». Faïçal Ouchen, secrétaire général du Syndicat national des paysans (SNP), a précisé pour sa part à Yabiladi que selon les statistiques officielles, les petits paysans au Maroc seraient au nombre d'«un million et demi de personnes, sans compter les petits professionnels de l'industrie liée à ces activités». Ce texte devra leur garantir leurs droits, en plus de «les protéger des expropriations aléatoires, notamment celles opérées par les mafias immobilières, pour le cas du Maroc, en plus des grosses industries des graines qui produisent des semences non reproductibles, contraignant ces agriculteurs à dépendre de ces structures».