Une fois de plus, c'est grâce aux Espagnols qu'Aminatou Haidar revient sur la scène médiatique. Une occasion pour elle de multiplier les appels au pied en direction de Brahim Ghali, quitte à falsifier certains faits. Aminatou Haidar est à Madrid où elle prend part, aujourd'hui et demain, à la 43e édition de la conférence internationale d'appui au Polisario. On apprend qu'elle participe à cet événement sur invitation de partis et d'associations espagnols. La présidente du Collectif des défenseurs des droits de l'Homme au Sahara occidental (CODESA) n'est pas membre de la délégation officielle du Front Polisario, dépêchée dans la capitale espagnole. Son absence de la liste portant le sceau de la direction du mouvement de Brahim Ghali ne constitue pas une surprise. C'est une preuve de plus sur les relations tendues entre les deux parties. «Aminatou n'est, d'ailleurs, pas la seule à déplorer cette marginalisation. D'autres acteurs associatifs réputés pour leur soutien aux thèses du Polisario s'en plaignent également mais en privé», nous confie une source au Sahara. Ces activistes pointent notamment la décision de Bachir Mustapha Sayed, «ministre des territoires occupés», leur enjoignant de demander au Front des autorisations d'exercer dans la province et non pas au Maroc. Des appels de pieds en direction de Ghali Malgré sa mise à l'écart, la Sahraouie reste optimiste. Dans sa quête de retrouver la place qu'elle occupait du temps de Mohamed Abdelaziz, Aminatou Haidar est prête à tout. Aujourd'hui à Madrid, elle a accordée des déclarations à l'agence espagnole EFE pour le moins surprenantes. «Nous ne pouvons monter des "Khaimas" (tentes). Ils ne nous laissent pas célébrer dans les maisons nos fêtes avec des drapeaux sahraoui», confie-t-elle pour critiquer les autorités marocaines et leur pseudo attitude à l'encontre des séparatistes de l'intérieur. Pourtant, le 20 juin 2017, la présidente de la CODESA avait commémoré dans une maison à Laâyoune, le premier anniversaire du décès de Mohamed Abdelaziz, avec le drapeau de la pseudo «RASD» et une banderole sur laquelle était écrit «Laâyoune occupée». D'ailleurs, cette présence du drapeau du Front lors de cette commémoration n'avait pas échappé aux rédacteurs du rapport 2017 du Département d'Etat américain, consacré à la situation des droits de l'Homme dans le monde. Dans son réquisitoire contre le Maroc, Aminatou Haidar n'a pas oublié de critiquer l'appui de la France et l'Espagne à «l'occupation et la répression de la part de l'Etat marocain contre la population pacifique sahraouie». Reste à savoir si sa nouvelle tactique sera-t-elle payante. Pour mémoire, le ton virulent à l'égard du Maroc dans son discours prononcé à l'occasion de l'édition 2017 de l'Université d'été de Boumerdès (Algérie) n'a pas été concluant pour la relance de sa carrière.