Reporters Sans Frontières (RSF) a dénoncé ce lundi la condamnation à 12 ans de prison ferme du journaliste marocain Taoufik Bouachrine, qualifiant cette décision de «verdict entaché de doute». L'ONG estime que l'affaire «semble démontrer une volonté d'acharnement judiciaire contre un journaliste dont l'activité professionnelle lui a déjà valu de nombreux démêlés avec les autorités». RSF évoque une affaire marquée par le «rejet de demandes de contre-expertises formulées par la défense», pointant du doigt la «proximité d'une partie civile avec un membre du gouvernement». Dans ce sens, RSF qui prône la promotion et la défense de la liberté d'informer et d'être informé, affirme que «la conduite du procès ne permet pas d'écarter l'hypothèse que cette affaire ait été montée ou à tout le moins exploitée pour une nouvelle fois discréditer [Taoufik Bouachrine] en tant que journaliste». Pour rappel, la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a condamné, dans la nuit de vendredi à samedi, le journaliste Taoufik Bouachrine à 12 ans de prison ferme plus une amende de 200 000 dirhams. L'ex directeur de publication du journal arabophone Akhbar Alyaoum a également été condamné au dédommagement d'un certain nombre de victimes et à la publication de l'énoncé du verdict dans un journal national.