Début octobre, le ministère de la Justice avait annoncé l'extradition de Turki Ben Bandar en Arabie saoudite, depuis 2015, en vertu d'un mandat d'Interpol. Dans un article publié dimanche 4 octobre, intitulé «La campagne saoudienne pour enlever et faire taire ses rivaux à l'étranger remonte à plusieurs décennies», le Washington Post rapporte que l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) «n'a publié aucune notice» sur le prince saoudien Turki Ben Bandar. Le journal américain fait référence à une déclaration publiée, le 12 octobre dernier, par le ministère marocain de la Justice, dans laquelle Rabat annonce l'extradition du Saoudien «pour se conformer à un mandat d'Interpol». Le ministère indique que le Maroc a en effet arrêté ce prince en 2015, «recherché par Interpol», puis l'a transféré à Riyad. Dans une déclaration communiquée aujourd'hui par mail à notre rédaction, Interpol confirme les informations révélées par le Washington Post, soulignant que «le secrétariat général d'Interpol n'a pas émis de notice de quelque nature que ce soit, ni de diffusion relative à cette personne», en référence à Turki Ben Bandar. Un parallèle avec l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi L'Organisation internationale de police criminelle explique également que «toutes les demandes d'arrestations internationales ne sont pas faites via Interpol», ajoutant que «chaque pays membre peut décider de coopérer l'un avec l'autre en dehors des canaux d'Interpol, sur la base de tout accord bilatéral conclu entre eux». La même source nous indique qu'«Interpol n'émet pas de mandat d'arrêt». Elle précise que «les diffusions de notices rouges et de personnes recherchées ne sont que des alertes et que les pays membres ne sont pas obligés de donner suite à ces demandes». Vendredi 12 octobre, le ministère marocain de la Justice avait confirmé l'arrestation, par les autorités marocaines, de Turki Ben Bandar le 11 novembre 2015, après que l'Arabie saoudite eut lancé un mandat d'arrêt contre lui. Anciennement chef de la sécurité de la famille royale saoudienne, l'homme avait été arrêté à l'aéroport Mohammed V de Casablanca puis remis à Riyad le 16 novembre de la même année. S'adressant à l'agence Associated Press, le ministre de la Justice, Mohammed Aujjar, avait déclaré que la «cour suprême du royaume a ordonné l'extradition de Turki Ben Bandar et que son arrestation a été menée conformément à des procédures judiciaires strictes». Cette déclaration faisait suite à des rapports internationaux faisant le parallèle entre le cas de Turki Ben Bandar et celui du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné le 2 octobre dernier au consulat saoudien à Istanbul. Il était également question de démentir les allégations selon lesquelles le Maroc aurait discrètement expulsé le ressortissant saoudien sur la base d'une demande extrajudiciaire.